Avant la guerre de Géorgie, les relations UE-Russie stagnaient depuis plusieurs années du fait d'incompréhensions profondes, liées notamment à la perception russe que l'Union européenne est insuffisamment autonome des Etats-Unis sur la relation à la Russie, la gestion du voisinage, la sécurité européenne.
Le conflit a confirmé et même approfondi le fossé des valeurs entre la Russie et l'Union européenne, Moscou ayant rompu avec des principes clefs de son action diplomatique qui se trouvaient au cœur d'une certaine communauté de vues avec les Européens sur l'ordre international (abstention du recours à la force hors mandat de l'ONU, respect de l'intégrité territoriale).
Cependant, le conflit a montré le souci réaliste de la Russie de rester ancrée à l'Europe, ce qui devrait encourager l'Union européenne, principal acteur dans la médiation, à cultiver l'effort fourni pendant la crise géorgienne pour montrer un front plus uni et plus ferme. Cela pourrait rééquilibrer le jeu face à une Russie qui, tout en appelant les Européens à respecter davantage sa vision de ses intérêts en Europe et dans l'ex-URSS, ne paraît pas encore suffisamment disposée à la réciprocité.