Ce qui attire dans Saw V comme dans les précédents films, c'est évidemment la case torture. De ce côté, les fans de gore risquent d'être déçus : les petites épreuves qui s'offrent aux candidats involontaires ressemblent désormais à du Fort Boyard mâtiné de Cube, avec une morale "l'union fait la force" des plus idiotes. Le sang coule, les pièges se multiplient, mais le procédé semble avoir atteint ses limites, livrant des traquenards au fonctionnement de plus en plus complexe mais à l'intérêt bien moindre. On peut aussi se réjouir (une fois de plus, tout est relatif) en voyant que Saw V joue la carte du profil bas au lieu de faire dans la surenchère crasse. Une impression qui ressort également de la conclusion du film, celle qui ressemble le moins à un twist final, mais davantage à une passation de témoin assurant un bel (?) avenir à une franchise ô combien lucrative. "Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît" : la citation d'Audiard s'applique aisément à une saga dont l'intérêt premier est son côté inexorablement foireux et bêtement imprévisible. Pour un peu, on aurait presque hâte de voir la suite.
3/10