Je ne manque pas d'être surpris fréquemment lors de visites chez certains japonais. Les gens ordinaires, qui ne manquent de rien, qui n'en veulent pas plus, qui sont gentils, accueillants, qui vivent heureux, ces gens vivent dans des habitats qui passeraient pour être qualifié de "taudis" en France.
Ces gens ne sont pas locataires, ils ne louent pas cela à un "marchand de sommeil", le propriétaire, ce sont eux. La cuisine chez ces gens supportent mal certaines cuissons. On sent que les fritures de poulets passe mal après 25 ans ici.
Mais rien n'a changé depuis 25 ans. Si le minimum suffit à apporter tout le confort dans une maison japonaise, le minimum commence à faire beaucoup depuis 25 ans. Des boîtes s'entassent entre le plafond et les armoires.
On est à la hauteur du sol, dessous la seule source de chaleur efficace de la maison, le kotatsu, cette table qui permet de chauffer les jambes qui s'engourdissent car en tailleur, mais aussi qui permet de poser le plat brulant dont le contenu avalé, réchauffera le reste du corps.
Le cuisine pourrait être qualifiée de taudis. On imagine les blattes en nombre derrière ces meubles, heureusement l'été est passé, reste tout de même un peu d'humidité. Cette humidité automnale peu différente de la campagne française à cette période où les momiji et les châtaignes n'ont rien à envié à celles qui sont glorifiées par les brochures touristiques japonaises. L'automne français reste chargé de nostalgie. L'automne nippon charge Kyoto de touristes.
Dans cette cuisine, on ne nettoie pas le gras derrière les meubles, on s'habitue aux cafards chaque année, mais pour servir le thé, c'est un cérémonial, pourtant sans Geiko, sans costume, sans folklore. Les gestes de la petite dame japonaise sont parfaits, lui sont naturels, mais c'est un service 3 étoiles. Il fait froid dans la pièce, mais la magnifique tasse en terre cuite est réchauffé avec l'eau bouillante, puis le thé servi. Il est juste parfaitement bon.
Cettes subtilité du goût, dans un thé japonais ou un autre aliment, quand on la décèle, on a l'impression d'avoir compris quelques kanjis.