Incrédules, les observateurs face à la cérémonie clôturant les élections américaines! La robe portée par la première dame les a frappés de stupeur.
L’écriture des commentaires est embarrassée. Ils tournent autour d’une habituelle erreur de goût. Une faute étrange mais pardonnable dans le parcours de la nouvelle héroïne américaine, dont l’élégance jusqu’à ce jour, a été comparée à celle de Jackie Kennedy, référence absolue en la matière jusqu’à la fin des temps.
Pas de description précise. Mais le renvoi au modèle de prêt-à-porter du couturier Narciso Rodriguez présenté par un mannequin longiligne, laisserait supposer que le vêtement ne convient pas à la carrure athlétique de Michèle Obama…Un article cependant évoque en filigrane, un possible message subliminal.
A bien observer la représentation, il semble en effet surprenant que le choix des tenues, des matières, des couleurs, soit le fruit du hasard ou d’une “faute de goût”! Et d’abord quelle faute de goût? Sobriété du rouge et du noir. Le président en noir tenant par la main sa petite fille en noir. La première dame en noir et rouge tenant par la main sa grande fille en rouge. Déjà le tableau s’est imprimé sur nos rétines. A jamais! V victorieux formé par la disposition des personnages et les bras levés à l’extérieur des adultes entourant les enfants.
Qu’on se souvienne. Déjà, dans l’antiquité, le rouge est symbole du pouvoir : la largeur de la bande pourpre portée sur la toge , et la tonalité plus ou moins vive des vêtements rouges indiquent le statut social du porteur du vêtement.
Relire à cet égard, les ouvrages de Michel Pastoureau .
Ce soir. Langue de feu embrasant le devant d’une robe noire! Vibration de la couleur sur les seins et le ventre. On n’ose y croire. Que signifie ce rouge passion? Réminiscence du sang versé? Douleur résurgente? Résistance incandescente? Permanence d’une force enfin affichée ? En tous cas, affirmation d’un esprit libre s’imposant au-delà de l’ordre du politiquement correct. Mystère et profondeur d’une scène initiale et fondatrice que l’inconscient collectif enregistre au même moment et à travers toute la planète.
Il ne faut pas se méprendre. Les considérations d’ordre vestimentaire à ce moment précis, n’ont rien de la digression futile et secondaire. Car l’étoffe dont sont tissés les héros est ainsi. Nous autres, simples mortels n’en connaissons pas le secret. Sinon, serions -nous encore de simples mortels?
A suivre
A l’instant: un au revoir à Myriam Makeba
en robe rouge.
Photo empruntée au site du Point