Les muses grecques ne se préoccupaient pas seulement de musique, mais elles ont pourtant donné leur nom à cet art. Les dieux de l’Olympe étaient musiciens : Apollon jouait de la lyre, Athéna de l’aulos (une sorte de flûte). Au VIe siècle avant notre ère, Pythagore a exploré les relations entre mathématiques et musique, entre consonance et rapports de fréquences, entre harmonie et structure musicale. Deux siècles plus tard, Aristoxène de Tarente a rédigé le premier traité d’harmonie. D’autres après lui – Euclide, Plutarque, Ptolémée – ont posé les bases d’une conception scientifique de la musique. Les Pythagore des temps modernes ne sont pas en reste : la musique est devenue un de leurs terrains de recherche privilégiés. Les instruments classiques livrent aux physiciens des secrets sur leur fonctionnement, dont on ignorait les subtilités malgré des siècles de pratique. Les informaticiens traitent le son pour enrichir les espaces virtuels. Les mathématiciens explorent les structures formelles de la musique...
Extrait de l'éditorial de Françoise Pétry