Sortie le 12 Novembre 2008
Stella
Un film de Sylvie Verheyde
Avec Karole Rocher, Benjamin Biolay, Léora Barbara, Guillaume Depardieu, Thierry Neuvic, Jeannick Gravelines, Valérie Stroh, Johan Libéreau, Mélissa Rodrigues, Laëtitia Guérard, Anne Benoit, Christophe Bourseiller ..
Festival de Venise 2008 - Venice Days
Résumé
1977. Stella entre en sixième, dans un grand lycée parisien. Stella entre dans le monde... Un nouveau monde, à l’opposé de celui qu’elle connaît.
Presque un miracle. Elle, elle vit dans un café, un café d’ouvriers, à la frontière de Paris. Cette rentrée va changer sa vie.
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Attachante cette gamine qui ne sourit pas. Qui compartimente sa vie entre ses journées au collège, et ses soirées au sein du café familial où règnent une douce folie et un joyeux désordre.
Stella jongle avec tout cela, elle endure l’école, ce nouvel établissement scolaire huppée, ses parents ont voulu lui offrir cette chance mais passé cela se désintéressent assez des obligations scolaires de leur fille. Quand à notre jeune demoiselle elle revit le soir parfois bien tard, quand au sein de cette pension de famille, ce troquet où nous dit la voix off (celle de la réalisatrice et par là même Stella ) certains presque tous vivent, laissent paye et santé, gagnent une cirrhose assurément.
Au sein de tous ces êtres un peu en marge, au destin limité Stella est adopté, ici a lieu sa seconde école celle de la vie, pas rose, humaine, chaleureuse parfois, tranchante comme le fil d’un rasoir à d’autres instants. ici Stella s’endurcit.
Avec cette vie nocturne ses résultats scolaires sont un désastre, tout comme ses relations avec les autres élèves. Jusqu’au jour où Stella, elle a bien essayé diverses méthodes, se coller à une fille blonde à l’air studieux comme si son rayonnement pouvait influer sur sa propre compréhension, se fait une amie Gladys, doucement, mais surement. Deux univers différents, elle fille de bistrotier, sa copine fille de psychiatre. Chacune apportera à l’autre une dimension supérieure, le coté folklo de la guinguette en délire, le sérieux, la culture et l’ouverture à l’autre pour l’autre. Et Stella dopée par sa nouvelle amie s’ouvrira les portes de la lecture..et d’un autre monde…
Ha le charme un peu rétro des années 70, ha le casting efficace, Leora Barbara incarne une Stella au regard droit et franc, au caractère trempé comme l’atteste deux ou trois scènes, l’accrochage au collège assez violent qui aurait pu lui valoir son renvoi, une petite fille blessée dans son foyer qui n’hésite pas à prendre une arme pour protéger ceux qu’elle aime, qui s’invite là où on l’a oubliée..Bref délectable, face à elle sa future copine, une bouille avenante qui de suite attire la sympathie Gladys interprétée par Melissa Rodrigues .
Enfin dans tout cet univers, le bar et sa faune, son jukebox 70’s , alors que la bande son est surtout portée par des titres ,album préférée des deux complices Gladys et Stella, Lavilliers sortait en 76 « Les Barbares » et en 77 « 15 Round »…Ha nostalgie !
Oui ce bar, « .. Ousque tous les paumés vont.. » oups non cela appartient à Higelin et son bbh75 , assez bien dans le ton aussi d’ailleurs. Ce bar donc et son couple à la dérive, Irradiante Karole Rocher, mère un peu épuisé de Stella, quand au plus discret Benjamin Biolay s’il ne crève pas l’écran il s’en sort assez bien.
Et puis, oui s’il fallait une raison de plus, et pourtant ici nul besoin le film est séduisant, convainquant et plaisant ! Oui revoir Guillaume Depardieu, un peu, trop peu, confirmant l’espace de quelques plans, quasi sans un mot, qu’il occupait si bien l’écran !
Excessif.Com "...Ainsi le film ne pourrait être ce qu'il est sans l'incroyable prestation de la jeune Léora Barbara, distante et bouleversante, qui offre au rôle de Stella une grande consistance malgré la retenue de son jeu et l'absence totale de malice dont l'enfant au cinéma est trop souvent affublé. Ici sa maturité se ressent instantanément. Les courbettes, la flatterie et l'inclination, Stella ne connaît pas..."
àVoir-àLire.Com "..Porté par l’interprétation toute en finesse des jeunes Léora Barbara et Mélissa Rodrigues, ainsi que par la présence indéniable de Karole Rocher, ce métrage à la première personne nous replonge tous dans une période de notre vie qu’on oublie trop souvent..."