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Le 27 novembre sort un nouveau Daredevil dans la collection Marvel Deluxe. L'ayant reçu hier, je ne résiste pas au plaisir de vous faire profiter d'une avant-première. Au menu, mafia, scoop et gros ennuis.Avant la loi de recensement des surhumains et la guerre civile qui en a découlé, nombreux étaient les super-héros qui chérissaient leur identité secrète. Daredevil était l'un de ceux-là. Alors qu'est-ce qui a pu mal tourner au point que son nom se retrouve à la une des journaux ? "Matt Murdock est Daredevil !" proclame le Globe.Tout a commencé par l'arrivée à New York d'un petit truand ambitieux qui, à force de manigances, va précipiter la chute du Caïd et tomber sur l'un de ses plus sulfureux secrets. Pour Silke, maintenant à la tête du crime organisé de Hell's Kitchen, il est temps d'affirmer son autorité, de faire savoir à tous qu'il est tout-puissant. En brisant Murdock. En livrant Daredevil au FBI, à la presse et à tous ses ennemis.Pour le Diable Rouge, c'est le début d'une longue descente aux enfers.On commence par une petite bizarrerie ; ce Marvel Deluxe est le deuxième consacré à Daredevil mais malgré cela il arbore fièrement un joli "vol. 1" sur la tranche. Panini a déjà oublié le premier tome, pourtant fort bon ? Ou bien le stagiaire qui sait compter n'était pas là le jour là ? ;o)Alors, évidemment, c'est le premier tome du run de Bendis, mais bon, si l'on change la numérotation à chaque fois que l'on fait valser les scénaristes, l'on n'a pas fini de trouver des "tomes 1" dans nos bibliothèques.Bref, vous l'aurez compris, il s'agit ici du début de Brian Michael Bendis (Ultimate Spider-Man, Torso, House of M, Total Sell Out) sur la série. Ces douze premiers épisodes, formant les arcs Underboss et Out (Le Scoop), ont été publiés dans les 100% Marvel Daredevil #4 et #5. On pouvait également trouver la première saga dans la défunte collection Best Sellers des tout aussi peu en forme boutiques MaxiLivres.L'histoire est tout bonnement excellente. L'aspect super-héroïque prend ici un virage réaliste et sombre qui le pousse jusqu'aux rives du polar. Les dialogues, dans un style que les amateurs de Bendis reconnaîtront, font d'ailleurs penser parfois aux tirades décalées des mafieux qui peuplent les films de Tarantino. Outre la chute, shakespearienne, du Caïd, le lecteur peut se délecter des prouesses de Murdock, l'avocat, qui vient en aide à Daredevil, le héros démasqué et jeté en pâture aux media et aux super-vilains revanchards.En guests, l'on peut noter l'apparition de Spider-Man, Luke Cage, la Veuve Noire et Elektra.Le dessin est l'oeuvre de Alex Maleev et est pour une grande part dans l'ambiance sombre de ces épisodes. Le style, bien que réaliste, ne manque pas de caractère et permet de donner aux lieux et personnages une consistance et une moiteur envoûtante à laquelle il sera difficile de résister. Si l'on rajoute à cela la variété des plans et la beauté grave des visages, l'on n'aura pourtant qu'un bref aperçu du talent de l'artiste.Pour les bonus, pas grand-chose. Plus précisément rien sauf les covers. Mais c'est tellement bon que l'achat est tout de même vivement conseillé, surtout si vous n'avez pas les précédentes éditions librairie. Si vous ne connaissez Daredevil que par son épouvantable adaptation cinéma, alors voilà l'occasion de découvrir réellement le héros de Hell's Kitchen et, à travers lui, l'immense différence qui existe entre nos comics actuels et les navets qu'ils inspirent sur grand écran.Les débuts du tandem Bendis/Maleev. Incontournable."Dans mon sommeil, je les entends. J'entends leurs portables. J'entends tourner le moteur de leurs caméras. J'entends leurs murmures narquois, perfides. Puis, je les sens. Je sens le café. Les croissants. Le déodorant tout frais. Je sens même...la solution saline dans leurs yeux. Je le sais avant de me réveiller.Ma vie est finie."Daredevil, alias Matt Murdock, sous la plume de Bendis.