Cette rubrique suit l'actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s'agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs. Certains points de vue ou remarques sont toutefois le fait de la rédaction et sont alors précédés de la mention ndlr.
Parmi les livres et revues récemment reçus par Poezibao :
Antonella Anedda, nuits de paix occidentale, l'Escampette
Edith Azam et Valérie Schlée, Un objet silencieux, Gros textes
Christian Prigent, naufrage du litanic, [le bleu du ciel]
Mehmet Yashin, Constantinople n'attend plus personne, Bleu autour
revue Neige d'Août, n° 16/17
revue Europe, n° 955/956 (Jaccottet, Ungaretti)
Philippe Delaveau, Son nom secret d'une musique, Gallimard
revue Nioques, n° 4
Catherine Zittoun, Paris-Pékin, Dumerchez
Emmanuel Malherbet, La forge des arbres, Cazimi
Alta Ifland, V oice of Ice, Voix de Glace, Les Figues Press
Bruno Lemoine, L'après-journal Nijinsky, Al Dante
Patrick Renou, Seuls les vivants meurent, Le Temps qu'il fait
Marc Kober, Baisers, La Mezzanine dans l'éther
Emmanuelle K., Quand l'obéissance est devenue impossible
Poezibao a décidé de soutenir l'initiative de Place des Libraires et donne donc aussi souvent que possible, pour chaque livre, un lien vers le site de ce réseau de libraires indépendants qui tentent d'exister en face des géants de la distribution de livres en ligne. Ce soutien n'implique bien évidemment aucune contrepartie pour le site.
nuits de paix occidentale & autres poèmes, suivi de La Lumière des choses, essai
Traduit de l'italien par Jean-Baptiste Para
L'Escampette, 2008
13 €, sur le site Place des Libraires
" Pour Antonella Anedda, la poésie est ″ma réalité, enfoncée dans ma vie : c'est une racine et parfois une lame.″ Une racine qui la relie à la totalité de la terre et du cosmos, aux vivants et aux morts, à la parole même de ce qui ne semble pas avoir de voix. Et une lame qui ouvre au monde, annonce une blessure, mais devient aussi l'emblème du tranchant de la poésie.
Née à Rome en 1958, Antonella Anedda est reconnue depuis quelques années comme une des voix majeures de la poésie italienne contemporaine.
Nuits de paix occidentale, ici traduit par Jean-Baptiste Para, le rédacteur en chef de la revue Europe, date de 1999.
Poezibao proposera cette semaine une fiche bio-bibliographique et des extraits de ce livre.
Un objet silencieux
avec des encres de Paola Di Prima
Gros textes, 2008
" Cet objet silencieux, texte duel qu'on a envie de comparer à la double hélice de l'adn tant l'encre noire de l'une et l'encre rouge de l'autre semblent s'enlacer en un projet vital commun, simplement ponctué, ajouré par les encre de Paoli Di Prima qui prennent ici un rôle de résonateur " (extrait de la préface)
En 1981, Christian Prigent lisait un travail en cours d'écriture, voilà les sexes. De cet ensemble introuvable depuis longtemps, voici cinq extraits. Ce document permet d'entendre la voix de l'auteur qui témoigne de son engagement total face au public, et de prendre conscience du contexte de l'époque. On retrouve ici pleinement ″l'esprit du temps″ et la complexité intellectuelle des années 1970.
Constantinople n'attend plus personne
dans la cabine d'interprète il y a une femme aux yeux bleus
nous parlerions avec d'anciennes voix si nous devions parler.
Maintenant langue étroite
et obscure. Mon turc intérieur
se détricote, à chaque approximation je me défais maille après maille
[...]
Mehmet Yashin, né à Chypre en 1958, est aujourd'hui l'un des poètes majeurs de langue turque. Traduite dans de nombreuses langues, son œuvre, marquée par l'histoire de Chypre, ne l'avait jamais été en français. Cette anthologie a été composée par lui-même. " L'espace de mon identité, écrit-il en épilogue, ne peut être que ma poésie. " :
RevueNeige d'Août
n° 16/17, automne 2008
12 €
Retour de la belle revue de Camille Loivier dont l'axe est Littérature & Extrême-Orient. Sur le thème de la turbulence, on peut y lire des contributions notamment de Lee Sung-Cheon, Jacques Roubaud, Wang Wen-Hsing, Jacques Josse, Marie Etienne, Paul Louis Rossi, Marie Huot, etc.
RevueEurope
n° 955/956, novembre décembre 2008
Jaccottet, Ungaretti
20 € - sur le site Place des Libraires
Deux dossiers principaux au sommaire de ce numéro d' Europe. L'un de près de 200 pages sur Philippe Jaccottet avec des contributions notamment de Nathalie J. Ferrand, Antonella Anedda, Fabio Pusterla, Jean-Luc Steinmetz, Chantal Colomb-Guillaume, Issa Makhlouf et des textes de Philippe Jaccottet (ainsi qu'un entretien de l'auteur avec Gabrielle Althen). Un autre sur Giuseppe Ungaretti, avec des textes de José-Flore Tapy, Andrea Zanzotto, Philippe Jaccottet, etc.
A signaler : ce numéro publie la table alphabétique des auteurs de l'année 2008, table impressionnante qui atteste si besoin était de l'importance et de la richesse de la revue Europe.
" Peut-on saisir, avec des mots, non pas ce que dit la musique, si tant est qu'elle dit quelque chose mais ce qu'elle suscite au fond de nous : douleur, bonheur, méditation tranquille, oubli de nos limites ... ? Pour Philippe Delaveau qui sort aujourd'hui son neuvième recueil, tout est musique dans l'univers, du moindre objet qui nous entoure jusqu'aux ordres complexes. Son nom secret d'une musique est construit en trois parties, comme une sonate et convoque aussi bien Scarlatti que Schubert, Mozart que Messiaen. Ces poèmes cherchent aussi à innover dans la mise en place d'une partition du langage. (Extraits du prière d'insérer).
RevueNioques
#4
Le mot et le reste
15 €
:On suit avec attention l'itinéraire un peu chahuté de Nioques et c'est toujours avec bonheur qu'on voit paraître la revue. Au sommaire de ce numéro 4 de la nouvelle série, Hubert Lucot, Angelica Freitas, Philippe Blaizot, Michele Zaffarano, Manuel Daull, Ida Börjel, Cécile Mainardi, Noura Wedell, Alessandro de Francesco.
" Paris-Pékin est un long poème dans lequel se confrontent le Pékin du début du xx e siècle et le Pékin d'aujourd'hui. L'auteur y quête les traces de Victor Segalen, médecin, écrivain et sinologue qui lui-même en son temps était sur les traces du dernier Empereur " (Prière d'insérer)
:Un recueil de poèmes d'Emmanuel Malherbet, bien connu pour être l'animateur inspiré des éditions Alidades ( site, très beau, de l'éditeur)où il a publié notamment des Chutes de Jacques Ancet et le magnifique Poussière/ Polvere de Carlo Bordini. Il est aussi poète, auteur de quatre livres, publiés chez Wigwam ou l'Arbre.
V oice of Ice, Voix de Glace
Les Figues Press, Los Angeles, 2007
traduit du français par l'auteur, version bilingue
sur le site de l'éditeur (en anglais)
Lauréat du 34 ème prix Louis Guillaume d'une poète née en Europe de l'Est, qui a étudié la littérature et la philosophie en France et qui, aujourd'hui, vit en Californie.
" Voici notre journal déposé sur notre bureau ou dans un tiroir de notre chambre : il n'est que ce que nous en faisons. Ouvrons-le, ne l'ouvrons pas, écrivons dessus ou non ; il est l'expression d'une liberté que nous nous sommes donnée et rien d'autre. Tout le monde peut donc écrire son journal. Celui qui veut témoigner de son intégrité morale dans le vice ou la vertu écrit ses mémoires, en revanche, un journal ne témoigne que du quotidien, et celui-ci, nous ne le rejouons qu'à nous-mêmes. Qui pourrait bien nous lire ? Un journal n'a donc pas besoin de pacte de lecture... "
" Dans ce livre, Bruno Lemoine propose un cahier apocryphe de Nijinski. C'est un récit affolé écrit par Nijinski (double de l'auteur) et Etienne (double du double de l'auteur), dispersé en plusieurs voies/voix. Outre l'intérêt littéraire de ce récit, Bruno Lemoine fait partager ici ses connaissances et ses réflexions sur le danseur. " (dos du livre et prière d'insérer)
Seuls les vivants meurent
Préface d'André Comte-Sponville
Le Temps qu'il fait, 2008
20 € - sur le site Place des Libraires
" Vingt histoires de mortels, comme auraient dit les Grecs : vingt histoires de femmes et d'hommes, de tous âges, de tous milieux, de tous pays, de toutes époques, sous la lumière très douce ou très violente de la mort. Avec, après chacun de ces textes, avant celui qui suit, une autre histoire, toujours la même, toujours recommencée, entre deux personnages d'aujourd'hui, un homme, une femme, comme un roman par lettres - ce sont des lettres d'amour, ce sont des lettres d'adieu - à celle qui est partie dans le ciel d' Osaka, il y a quelques jours, et qui n'est pas revenue, et qui ne reviendra pas... Cela fait comme une basse continue, qui assure l'unité de l'ensemble, si savamment construit, qui le justifie, par sa fin, jusqu'à en faire un roman véritable, dont on ne sait plus, dans les dernières pages, si celui qui écrit ces lettres est l'auteur ou le personnage, qui aurait tressé ces morts ( réelles ? imaginaires ? ) pour les offrir, comme un bouquet, comme un tombeau, à l'absente définitive, tellement vivante, tellement aimée, tellement irremplaçable, et qui vient de mourir, comme tous les autres, et qu'aucune tombe jamais ne pourra contenir... " (dos du livre)
Un minuscule et délicieux opus de Marc Kober, qui prend une part active à la vie de la revue Supérieur Inconnu, opus tout dédié au baiser : " le baiser est un rhum qui ne flambe pas/sa combustion lente/est celle des lampes-tempêtes ".
" Camarade de Raoul Vaneigem et de Guy Debord, Emmanuelle K. a participé à l'aventure situationniste. Elle a exercé tous les métiers : musicienne, diseuse et chanteuse, metteur en scène et réalisatrice de films expérimentaux et documentaires - mais est avant tout poète. "La vie est une expérience poétique", dit-elle.
"Je pense que la voix des poètes est trop peu entendue. [...] Il y a dans l'œuvre d'Emmanuelle K. cette authenticité qui tend désormais à disparaître... Nous sommes ici à contre-courant de la quête ordinaire d'une notoriété vide..." (Raoul Vaneigem)
Quand l'obéissance est devenue imposisble raconte une traversée, propose un regard, décrit les émotions d'un être qui n'a jamais renoncé à l'utopie. Une parole très actuelle, très attendue, qui dessine un espace critique vivant. (Dos du livre)
Le livre est publié sous forme d'un coffret incluant quatre recueils : ″Vertige de l'écart″, ″les brutes″ ; ″l'indépendance du sourire″ et ″les chemins du désir″.
Pour en savoir plus sur Emmanuelle K. son site