Le résultat du vote des militants socialistes est connu. Les trois motions issues de la majorité sortante du parti obtiennent plus de 80% des suffrages, Ségolène Royal arrivant légèrement en tête avec un peu moins de 30%, Bertrand Delanoë et Martine Aubry étant au coude à coude autour de 25%.
Ce résultat est sans ambiguïté malgré le score honorable, environ 19%, de la gauche du parti animée par Benoît Hamon mais qui n'y change malheureusement rien...
Ainsi, les orientations qui dominent la social-démocratie européenne l'ont largement emporté alors qu’elles conduisent partout à l’échec en Europe. Elles avalisent notamment le OUI au TCE le 29 mai 2005, l’Europe du traité de Lisbonne ou l’abstention récente du PS face au plan de soutien aux banques proposé par Nicolas Sarkozy…
Ce vote cautionne indirectement aussi les déclarations ou les actes de plusieurs membres éminents du PS :
- François Hollande pour avoir accouché du phénomène Ségolène Royal et inventeur des adhérents socialistes «soldés» à 20 € qui ont fait le lit de la candidate…
- Ségolène Royal pour ses nouveaux types de meeting, à mi-chemin entre spectacle de show-biz et réunion télévangélique…
- Bertrand Delanoë pour son «libéral et socialiste» en pleine crise des subprimes…
- Lionel Jospin pour son programme qui n’était pas socialiste et son record de privatisations faites (200 milliards), loin devant Edouard Balladur (seulement 90 milliards…)
- Martine Aubry pour son passage aux 35 heures avec diminution de salaire dans la très grande majorité des entreprises…
- Dominique Strauss-Kahn, patron du FMI, pour sa proposition aux dirigeants américains, britanniques et français, ravis, de théorie des «nationalisations provisoires».
- sans oublier Pascal Lamy, directeur de l'OMC, institution internationale qui ruine et affame les pays du Sud. On frémit encore quand on se souvient qu'il était l'un des premier-ministrables (avec François Bayrou…) de Ségolène Royal.
Tirant les conclusions du vote des militants intervenu dans la nuit du 6 au 7 novembre, le sénateur Jean-Luc Mélenchon (PRS) et le député Marc Dolez (FM) ont donc annoncé leur décision de quitter le Parti socialiste et leur intention de créer une "force nouvelle".
La voie est ainsi ouverte à la seule option possible dorénavant, qui est de marcher dans les pas d'Oskar Lafontaine, avec la création d’un vrai parti de gauche, socialiste et réformiste au vrai sens du terme (Die Linke, la gauche) en Allemagne.
Les deux parlementaires se sont déclarés favorables également à la formation d'un "front de gauche" pour les prochaines élections européennes de 2009 avec le Parti communiste et éventuellement le futur Nouveau parti anticapitaliste (NPA) que doit lancer le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire, Olivier Besancenot.
Jean-Luc Mélenchon a dit réfléchir pour savoir s'il rejoindrait ou non le groupe communiste et républicain de la haute assemblée. Marc Dolez a annoncé, quant à lui, qu'il allait rejoindre le groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR, PC, Verts et divers gauche).
Bon vent à tous les deux…
Mélenchon quitte le PS - Episode 4 - Le départ
envoyé par teleTOC
Communiqué de Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez
Le résultat du vote au parti socialiste est connu. Les trois motions issues de la majorité sortante du Parti arrivent en tête. Elles obtiennent 80% des suffrages. Et la motion de Ségolène Royal l’emporte avec sa proposition d’alliance au centre. Ainsi, les orientations qui dominent la social-démocratie européenne l'ont emporté alors qu’elles conduisent partout à l’échec. Elles avalisent l’Europe du traité de Lisbonne, les alliances changeantes, l’abstention face à la droite, et refusent de mettre en cause le capitalisme. Ce résultat est sans ambiguïté. Le score respectable de la gauche du parti n’y change rien malheureusement.
Pour nous, ça suffit comme ça !
Nous refusons de nous renier en participant à des complots et des combinaisons tactiques. Car quelles que soient les arrangements qui sortiront du Congrès de Reims, la future direction du PS appliquera l’orientation majoritaire en particulier quand viendront les prochaines élections européennes. Il faudrait alors accepter ce que nous refusons depuis toujours : le traité de Lisbonne et le Manifeste commun avec les partis sociaux démocrates qui gouvernent avec la droite dans leur pays. Non ! Pour nous, ça suffit comme ça !
Nous prenons nos responsabilités. Dans la crise du capitalisme, notre pays a besoin d’une autre voix à gauche. Nous voulons lui être utiles. Nous voulons reprendre l’initiative, formuler une alternative, faire reculer et battre Sarkozy. Par fidélité à nos engagements, nous prenons donc notre indépendance d’action. Nous quittons le Parti socialiste. Nous allons porter publiquement notre conception du combat républicain et socialiste, sans concession face à la droite, au capitalisme et leur irresponsabilité destructrice contre la société humaine et l’écosystème. Nous allons la proposer au suffrage universel. Ainsi que nous l’a montré en Allemagne Oskar Lafontaine avec Die Linke, nous décidons d’engager avec tous ceux qui partagent ces orientations la construction d’un nouveau parti de gauche et nous appelons à la constitution d’un front de forces de gauche pour les élections européennes. Nous savons qu’une énergie immense dans notre peuple est disponible pour le changement. Il faut aller de l’avant.
Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l’Essonne
Marc Dolez, député du Nord
Pour la République sociale (PRS)
PRS est une association politique d'éducation populaire, fondée en mai 2004, ayant vocation à replacer les valeurs républicaines au cœur de l'union des gauches.
Ce n'est pas un courant du PS, puisqu'il fédère aussi des membres d'autres partis politiques (PCF, Verts, LCR, PRG, etc.)
PRS s'est fortement impliquée dans la campagne du Non au référendum sur la constitution européenne en 2005 au côté des collectifs unitaires pour le Non.
Site officiel de PRS : http://www.pourlarepubliquesociale.org/prs/
Site officiel de la revue Trait d’Unions : http://www.trait-dunion.org/
Forces Militantes (FM)
Rassemblés en assemblée générale le 31 janvier 2004 à Paris, les militants de «Forces Militantes» ont adopté leur «Manifeste fondateur» fruit de leur réflexion collective (plus de 150 pages de contributions écrites). Il résume simplement mais concrètement les valeurs et les idées qui animent les hommes et les femmes de «Forces Militantes»… pour que vive la Gauche !
Site officiel de FM : http://www.forces-militantes.org/
Libellés : http://reformeraujourdhui.blogspot.com/feeds/posts/default/-/Institutions / Politique