Haro sur les pesticides

Publié le 08 novembre 2008 par Jean-Robert Bos

Le Syndicat intercommunal engage les dix communes du bassin d'Arcachon à réduire leur usage de produits phytosanitaires. Une première étape

Haro sur les pesticides

Elus en charge de l'environnement, directeurs des services techniques et responsables des espaces verts : tous se sont retrouvés lundi après-midi au Siba (Syndicat intercommunal du bassin d'Arcachon) à l'occasion d'une journée de sensibilisation à l'usage des produits phytosanitaires.

> Cette initiative s'inscrit dans le plan national Ecophyto 2018 qui prévoit de réduire de 50 % l'usage des pesticides en dix ans. Une première approche pour Michel Sammarcelli, le président qui entend bien ne pas en rester là et montrer l'exemple. « Vous allez devoir vous battre contre votre propre commune », a-t-il lancé. « Notre objectif est de protéger le bassin. Nous devons le transmettre mieux que nous l'avons reçu. »

> 1 Un constat : la présence dans l'eau

> Des traces de produits phytosanitaires sont présentes dans l'eau. Si la teneur est faible, elle n'en témoigne pas moins de leur transfert. Les produits phytosanitaires ou, plus communément, pesticides sont en effet employés comme herbicides (afin d'éliminer les mauvaises herbes), fongicides (pour lutter contre les maladies) ou insecticides (pour protéger des insectes). Les herbicides représentant 50 % des pesticides utilisés en France.

> Les collectivités en usent pour entretenir leurs espaces verts et leurs voiries. C'est auprès d'elles que le Siba a décidé dans un premier temps de communiquer.

> 2 Ce que prévoit la loi

> Le plan Ecophyto 2018 prévoit une réduction de moitié de l'usage des produits phytosanitaires en zones agricoles et non agricoles dans un délai de dix ans. Membre du service régional de protection des végétaux, Philippe Reulet a présenté la réglementation en cours. Il se montre optimiste quant à la réduction drastique des herbicides. « Il existe des alternatives », explique-t-il en citant notamment les paillages d'écorces. Même chose pour les insecticides avec les procédés de confusion sexuelle (pastilles attirant l'insecte de sexe opposé). En revanche, le bât blesse pour les fongicides où les palliatifs sont réduits. Pour autant, le professionnel l'affirme : « Tout doit passer par un changement d'habitudes. » À trop avoir été habitués à des espaces exsangues de végétation, les yeux peuvent-ils souffrir de voir réapparaître, ça et là, quelques herbes folles ?

> 3 Ce que prévoit le Siba

> Et c'est précisément pour que le changement se fasse au mieux que le Siba a mis en place un plan d'attaque. Dans un premier temps, un groupe de pilotage va se constituer avec un représentant de chaque commune. Parallèlement un inventaire des besoins sera dressé afin que des formations soient proposées dès le mois de février 2009. Un guide des bonnes conduites sera élaboré. L'objectif du Siba ? Être prêt avant la prochaine saison touristique. « Nous lancerons à terme une campagne de communication auprès des résidants permanents mais aussi des secondaires du Bassin », explique Michel Sammarcelli qui, une fois l'exemplarité atteinte, s'attaquera aux industriels.

> 4 Les contrôles qui seront faits

> La loi sur l'eau de décembre 2006 fait obligation aux communes, à compter de 2009, de donner la quantité de produits phytosanitaires utilisés. Cet indicateur se couplera d'analyses de l'eau. Par ailleurs, le Siba entend cartographier les zones à risques à la faveur d'un plan de désherbage. L'idée ? Définir les zones où l'on peut et où l'on ne doit absolument pas utiliser de pesticides. Ainsi, aux abords des cours d'eau, une zone tampon de cinq mètres est sensée être respectée. Philippe Reulet, lui, préconise d'aller plus loin.

Auteur : Sabine


Souhaitons que les communes changent leurs habitudes et si chacun pouvait balayer devant sa porte !