L'emotion du ps

 

 
Bien que n'étant pas membre du parti de Jaurès, le citoyen que je suis s'intéresse nécessairement au parti d'alternance de gauche. Observateur certes, mais engagé. Et en cas d'urgence, je serai amené à briser la glace...
Ségolène Royal est arrivée en tête et Delanoë a raté une marche. Quoi que l'on pense de l'étroitesse des écarts ou du taux de participation, les adhérents du PS qui se sont exprimés ont placé la motion E (Collomb - Royal) en tête. Delanoë qui demandait un départage clair et net, ne l'a pas obtenu et il fait jeu égal avec Martine Aubry.
La situation résultant du vote est insoluble car tout ce qui en sortira pour le congrès de Reims sera jugé négativement. Toute union sera considérée comme une combinaison politicienne d'intérêts, tout refus d'union sera jugé comme facteur de divisions mortifères. Le rapprochement Delanoë-Aubry pour faire une majorité viendrait trop tard : cette alliance était attendue avant, maintenant elle paraîtrait insincère et motivée par le TSR au détriment d'une ligne claire. Les ralliements autour d'une candidature de Ségolène paraissent difficiles : son avance trop courte pour asseoir une légitimité incontestable et le rejet de sa personne par une part non négligeable du PS sont des handicaps. Reste aux signataires de la motion E à promouvoir une synthèse autour d'une candidature issue de leurs rangs comme Vincent Peillon.
Pour qu'un parti soit en état de marche après une compétition interne il faut qu'une majorité  se soit dégagée et que la minorité en reconnaisse la légitimité, il faut qu'au lendemain d'un congrès le cadre de direction, de débats et d'élaboration retrouve son fonctionnement. Dans le cas d'une situation aussi divisée que celle que connait aujourd'hui le PS, la future direction du PS aura tout à reconstruire. Le PS aura cependant l'avantage de son défaut : principalement parti d'élus, l'IESDP(*) va accélérer la décantation.
 
(*) Intérêt Electoral Supérieur Du Parti.