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Les raccourcis foireux de Merz

Publié le 08 novembre 2008 par Kalvin Whiteoak

On lui avait flanqué la paix pendant sa maladie et sa convalescence, par simple respect pour ce qui lui arrivait.

Mais voilà que le grand argentier a senti l’appel des hautes urnes, le brâme concurrent des autres mâles politiques et s’est considéré comme indispensable à la conduite de la politique dans ce pays. Dont acte, c’est son choix, comme c’est le nôtre de tirer à nouveau sur ses permanentes contradictions.

Moins d’une semaine après sa reprise, notre brave ministre des finances y va de différentes apparitions médiatiques et notamment d’une interview donnée au Temps de laquelle on extrait quelques perles inquiétantes.

Aide de l’UBS à perte : “Je suis certain que la Confédération sera gagnante, car l’emprunt convertible se base sur un cours du titre à 18 francs. Après deux ans, le cours aura augmenté et la Confédération fera du bénéfice”. Ah bon, et dans l’hypothèse inverse ? depuis huit ans Merz est sûr de la hauteur du déficit annuel du ménage fédéral, mais se trompe chaque fois de plusieurs milliers de pour-cents ? pourquoi aurait-il soudain raison ?

UBS nationalisée : “Je ne peux pas imaginer la Confédération actionnaire-propriétaire d’UBS. Comment voulez-vous gérer une banque efficacement sous la pression des interventions parlementaires et des débats agitant l’opinion publique? ”
Ah bon, pour y injecter des dizaines de milliards sous une forme ou sous une autre on doit donc se passer du parlement agité et du bon peuple pour pouvoir faire ça tranquillement, en douce et dans les paradis fiscaux ?

Les bonus : “Dans ce domaine, UBS a commis de graves erreurs en versant des bonus à des personnes qui n’ont pas contribué au succès de l’entreprise. J’appelle donc les dirigeants d’UBS à rembourser spontanément ces bonus immérités.”

Ce ne sera donc plus spontané puisqu’il le leur demande… à part ça, on fait quoi avec les indemnités salariales des conseillers fédéraux qui font n’importe quoi ? on leur suggère de rembourser aussi ? la critique est facile, mais maintenant qu’il démontre deux choses: a) qu’il sait ce que surveiller une banque veut dire et b) que l’investissement consenti sera rentable …. faute de quoi certains banquiers pourraient à leur tour légitimement dire “remboursez !”

On peut s’empêcher de noter en effet que c’est la Confédération elle-même, en tordant la Constitution, qui fait en sorte de biaiser un marché libre qu’elle a adulé et qu’elle est censée protéger en sauvant une banque … et en sermonnant les autres.

Le CS qui se débrouille tout seul dans cette situation pourrait juste demander à la ComCo ce qu’elle pense des injections vitaminées prodiguées par la BNS à l’UBS. Légales, légitimes, justifiées ou simples arrangements entre “bonnes” gens ?


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