« La volonté d'un ancrage à gauche du PS »

Publié le 08 novembre 2008 par Gezale
Martine Aubry lors de sa visite à Pont-Audemer. (photo JCH)
Les responsables nationaux de la motion D m'ont adressé une lettre de remerciement pour l'action conduite par chaque militant soutenant Martine Aubry et qui a permis d'atteindre 25 % de suffrages au niveau national à égalité avec la motion de Bertrand Delanoë. La motion de Ségolène Royal étant arrivée première, à la surprise générale, il lui appartient évidemment de créer les conditions d'une synthèse qui ne soit ni molle ni de façade.
« A l’issue du vote, les écarts entre les principaux textes sont faibles. Notre motion a fait un bon score. Celle de Bertrand Delanoë et de François Hollande, le premier secrétaire sortant et son candidat – avec laquelle nous faisons jeu égal –, s’est affaissée. La motion de Benoît Hamon a permis à la gauche du parti de retrouver son étiage…
…Avec quatre points de plus que notre motion, le résultat de l’ancienne candidate à la Présidence de la République lui donne en premier la responsabilité d’essayer de réaliser le rassemblement des socialistes sur une base politique.
Pour nous, la base politique, ciment du rassemblement, c’est la prise en compte de la signification du vote militant. Il est en effet porteur d’enseignements clairs. Dans la diversité des votes, les adhérents socialistes ont massivement approuvé l’orientation que notre motion a portée avec le plus de constance.
Les militants ont dit leur volonté d’un ancrage à gauche du Parti socialiste. A gauche dans les valeurs. A gauche dans l’opposition à la droite : ce qui nous sépare de l’autocratie Sarkozy ne tient pas à la méthode, au style ou au rythme des mesures gouvernementales, mais à leur contenu qui en fait de véritables régressions. A gauche aussi dans le nouveau modèle de développement qu’elle porte : une économie réelle qui reprend le pas sur la finance, un nouveau partage entre le capital et le travail est indispensable, la question sociale doit redevenir centrale. A gauche dans notre volonté de réorienter la construction européenne : les socialistes veulent une Europe solidaire et volontaire. A gauche dans les alliances : la stratégie du rassemblement des forces de gauche doit rester le cap de notre parti pour préparer l’alternative.
Les militants ont adressé un puissant message de changement. Changement et non ripolinage ou replâtrage : c’est bien le non au statu quo et à l’immobilisme au sein de notre parti qui est le second message de ce scrutin…Pour notre part, nous redisons que dans le Parti socialiste nouveau à construire, le renouvellement générationnel, la diversité des origines et la féminisation devront être bien visibles. Le changement au PS, c’est aussi le dépassement des vieilles querelles et des anciens clivages. De même, nous devons imaginer de nouvelles formes d’action militante, qui conjugue l’engagement de proximité et les outils offerts par les nouvelles technologies, ainsi que l’ouverture à la société…
…Parce que nous avons su construire une synthèse de gauche solide et crédible, notre motion est aujourd’hui centrale dans notre parti et dans la gauche. Notre démarche est d’autant plus forte que nous sommes les seuls à avoir opéré, avant même le congrès, le dépassement des vieux clivages et le rassemblement de sensibilités diverses. Cet acte fondateur correspond à une attente profonde dans le parti et, au-delà, au sein de notre électorat.
Martine Aubry, notre chef d’équipe, a mené sur le terrain une formidable campagne, politique, positive, sérieuse et joyeuse en même temps. Incarnant comme maire de Lille les succès de la gauche dans les collectivités locales et symbolisant la compétence gouvernementale comme ancienne ministre du Travail, elle a réuni autour d’elle un collectif de renouveau et d’expérience, avec ses amis, ceux de Laurent Fabius, de Dominique Strauss-Kahn et d’Arnaud Montebourg et de nombreux militants qui nous ont rejoints. Oui, l’état d’esprit qui anime notre rassemblement est une énergie sur laquelle l’avenir du Parti socialiste peut être bâti…Ce que nous avons dit avant le vote sur les motions, nous le disons après : pour nous, c’est la ligne politique qui fera les alliances, et non les alliances qui feront la ligne politique. C’est cela le Parti socialiste nouveau !
Ensemble, nous incarnons une gauche authentique, crédible et fraternelle. Depuis des mois, autour de Martine Aubry, notre rassemblement se caractérise par le travail collectif, la convivialité et l’esprit d’équipe. Autrement dit, ce qui a manqué à notre parti ces dernières années. Ce que nous avons su faire dans notre motion, nous voulons maintenant le rendre possible pour l’ensemble du Parti socialiste. »