Gilles Gagnon, un suspect de 70 ans arrêté jeudi à Chicoutimi, a comparu vendredi au palais de justice de Québec.
(Québec) Près de 30 ans après la mort violente de Lizette Bélanger, un homme de 70 ans, Gilles Gagnon, a été formellement accusé hier de meurtre non prémédité.
Le corps de Lizette Bélanger a été transporté par les autorités, en juillet 1979.
La victime, une prostituée de 23 ans, a été assassinée la nuit du 21 juillet 1979 dans un appartement du 8, rue Lacroix, devenue depuis la rue Vaisseaux-du-Roi, dans le secteur de la gare du Palais. Le logement était situé au-dessus de l’établissement Chez Henri.
À l’époque, l’immeuble était occupé par plusieurs prostituées. La jeune femme, originaire de la région d’Amqui, a été battue, étranglée, et le meurtrier avait inséré des objets dans tous ses orifices.
Peu de temps après ce crime sordide, Gilles Gagnon avait été rencontré par les enquêteurs de la police de Québec. L’homme avait offert à l’époque un alibi solide, précise Catherine Viel du Service de police de Québec.
L’alibi serait aujourd’hui moins solide. Des informations importantes et sérieuses ont été transmises ces derniers mois aux enquêteurs, d’ajouter Mme Viel. C’est pourquoi des enquêteurs se sont rendus à Saguenay jeudi matin pour procéder à l’arrestation de Gagnon, à son domicile de la rue Racine Est, dans le secteur Chicoutimi.
Lors de son interrogatoire, l’accusé a confirmé certains éléments contenus dans le dossier, a précisé pour sa part la procureure de la poursuite, Me Marie-Josée Bergeron.
Passage très rapide de l’accusé devant le tribunal, le temps pour son avocat, Me Rénald Beaudry, et la procureure de la poursuite de s’entendre sur la date du 26 novembre pour la divulgation de la preuve. Évidemment, Gagnon reste détenu tant qu’un juge de la Cour supérieure n’aura pas été appelé à se pencher sur sa mise en liberté provisoire.
Neuf jours après la découverte du cadavre mutilé de Mme Bélanger, une autre femme était assassinée dans le secteur Courville de Beauport, Thérèse Bilocq, la conjointe de Gagnon. Un autre meurtre sordide alors que l’assassin a poignardé la femme et s’est acharné sur elle à coups de marteau. Mme Bilocq était mère de trois enfants. Contrairement à Mme Bélanger, elle n’avait rien à voir avec le monde de la prostitution.
Pour le meurtre de Mme Bilocq, Gagnon a été arrêté et reconnu coupable d’homicide involontaire, ce qui lui a valu neuf ans de prison. Gagnon avait alors invoqué avec succès la perte momentanée de contact avec la réalité, un black-out diminuait sa responsabilité. À l’époque, il disait être suivi par des spécialistes et il prenait des «tranquillisants» depuis 15 ans.
Le 22 août 1979, il avait expliqué ainsi comment le meurtre de Mme Bilocq s’était déroulé : «On est revenus à la maison. On s’est couchés tous les deux sur le lit. On discutait de projets comme d’aller à Montréal. Et, pour des raisons que je ne connais pas encore, je me suis levé, j’ai pris un couteau dans la cuisine et je l’ai frappée à la poitrine.»
Selon différents postes de télévision de Québec, c’est Mme Bilocq qui aurait fourni un alibi aux enquêteurs de la police de Québec afin de permettre à Gagnon d’être retiré de la liste des suspects pour le meurtre de Lizette Bélanger, il y a près de 30 ans. Cette information reste par contre à être confirmée.
Outre ces deux histoires de meurtre, Gagnon a accumulé d’autres accusations criminelles entre les années 1959 et 1979. On parle notamment de voies de fait, de violence conjugale et de vol de véhicules.
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