Reyner Banham Traduction Luc Baboulet
Ed Parenthèses, 2006, rééd 2008, édition originale The Architecture of Four Ecologie, 1971
Comme les générations passées
d'intellectuels anglais se mettaient à l'italien pour lire Dante dans
le texte, c'est pour pouvoir lire Los Angeles dans le texte que j'ai
appris à conduire. Mais si la langue de Dante permet de lire d'autres
textes italiens, la pleine maîtrise des dynamiques propres à Los
Angeles ne livre accès qu'à Los Angeles, que sa mobilité même rend
unique. [...] Qu'on prenne seulement la peine d'en parcourir
l'histoire, et il saute aux yeux qu'aucune autre ville ne naquit jamais
d'une telle rencontre entre une géographie, un climat, une économie,
une démographie, une technologie et une culture, ni qu'aucune autre
rencontre approchante, même de loin, puisse un jour advenir.
L'interaction de ces différents facteurs doit donc toujours être
replacée dans une perspective historique ; et comme il est à l'évidence
dangereux de conduire tout en regardant derrière soi, la vieille
métaphore qui compare l'histoire au rétroviseur de la civilisation
semble aussi nécessaire qu'appropriée à toute étude de Los Angeles.
Mais c’est une monographie toute personnelle que nous rend Banham après avoir fait le voyage de Los Angeles en 1965. Il analyse les réseaux et les paysages de cette gigantesque métropole – où ont construit des architectes aussi différents que Frank Lloyd Wright, Charles Eames ou Richard Neutra – à partir de quatre écologies qu’il identifie comme structurantes: la plage, les collines, la plaine, les autoroutes.
Reyner Banham (1922-1988), historien et critique d'architecture, élève de Sigfried Giedion et Nikolaus Pevsner, a mené un travail fondateur dans le décryptage de l'architecture moderne. Parmi ses principaux ouvrages : Theory and Design of the First Machine Age (1960), le brutalisme en architecture (1966), The Architecture of a Well-Tempered Environment (1969).
A Lire Les courts extraits de livres sur le site du choix des libraires-Dans le rétroviseur et à voir la vidéo Reyner Banham loves San Francisco