Si l'on m'avait dit il y a quelques années que j'irais voir un concert d' Alain Bashung, j'aurais sans doute rigolé. Oui, je peux être têtu et borné. Mais j'ai jeté une oreille à "Bleu Pétrole", qui est restée scotchée sur le disque pour le coup...J'ai donc eu envie de découvrir l'oeuvre de ce grand monsieur de la chanson française, donc quoi de mieux qu'un concert ?
Donc direction la salle de la Médoquine, que je n'avais pas visitée depuis...un bon moment. Une bière chez un ami avant, et il est temps de rentrer dans la salle, foule forcément plus âgée que les concerts que je vais habituellement voir, pas forcément plus "disciplinée" pour le coup, mais ça se passe bien dans l'ensemble. Je suis assez loin de la salle, mais j'ai de l'espace autour de moi et pas de géants non plus pour me cacher l'horizon. Ce dernier, c'est la scène, sur laquelle arrivent les musiciens (formation classique : batterie, guitare, basse / contrebasse), auxquels s'ajoute un violoncelle (magnifique). Le dernier à arriver est donc M. Bashung, qui nous souhaite un bon voyage en sa compagnie.
" Comme un Légo" ouvre le concert, et ça ne pouvait pas mieux commencer que par cette fausse ballade au long cours, avec l'artiste à la guitare acoustique, omniprésent et charismatique, dissimulé derrière des lunettes noires et un chapeau de la même couleur. Malgré ses problèmes de santé (apparemment en voie d'amélioration), il semble en bonne forme et sa voix est bien là. Les musiciens font preuve de beaucoup de talent et restituent à la perfection les arrangements du titre. Bashung enchaîne pour le coup sur " Je T'ai Manqué" puis " Hier à Sousse", restant donc dans l'univers de "Bleu Pétrole". Le public est pour le moins enthousiaste, et applaudit à tout rompre entre les morceaux.
Honteusement, je connais moins bien ce qui est joué ensuite, il y aura " Le vertige de l'amour", " La nuit, je mens" (magnifique), " Osez Joséphine", en tout cas le niveau global de qualité du concert ne chute pas, avec un travail merveilleux des musiciens pour créer des ambiances subtiles et toujours captivantes. Il y a bien deux trois titres qui accusent leur âge, mais des titres comme " Vénus" ou " Je tuerai la pianiste" (un peu trop accéléré à mon goût cependant...) issu du dernier album prouvent que Bashung a encore la flamme et la plume (ouah, comme c'est bô ce que j'écris, ahem). Après une heure et demie, ils s'éclipsent, puis ce sera le rappel et la fin arrivera au bout d'une heure 45, bien maîtrisée par un artiste qui a fait ses preuves mais continue de les faire.