Portrait n°1 : Dedalus, le bonobo-hème du Net

Et s’il faut un centième, ce sera celui-là…

Chose promise, chose due. Je vous avais informé que désormais je croquerais le portrait du 100ème du classement de Wikio : je me lance. L’heureux gagnant de ce nouveau concours s’appelle Dedalus, écrivain gauchiste, grand thuriféraire de la motion C au P.S, spadassin des Left_Blogs et co-sicaire des Vigilants. Bref, tout ce que Sébastien, mon confrère de Kiwis déteste.

Moi, j’aime.

Remarque préliminaire : Wikio finalement est biblique et apolitique. En plaçant aux deux extrémités de son classement deux blogs de gauche des left_blogs, il démontre, si besoin était, que les premiers seront les derniers et qu’il n’y a pas de favoritisme. Je suis bien placé pour en parler, puisque je me suis débrouillé ce mois-ci pour être à équidistance (47ème exactement).

Dedalus est donc une bonne surprise, et démontre bien que le classement Wikio ne sait guère évaluer la qualité des analyses. D’une part, ses billets sont remarquablement bien écrits (pour un écrivain, c’est normal) et son fil d’Ariane dans les méandres du PS vaut le coup d’oeil. Bref, un Left_Blog de bonne cuvée, qui mériterait vraisemblablement un classement bien plus élevé que certains baratineurs qui polluent le haut du classement.

Et pourtant, cela avait mal commencé. Son premier billet, qui date du 4 décembre 2005, était en effet ainsi libellé :

(couplet)
quand la France chie du mépris et de l’exclusion
quand elle vomit sa peur dans les ghettos
c’est Sarkozy qui tire la chasse
c’est Sarkozy qui tire la chasse d’eau
quand la République pisse au karcher sur la Nation
quand elle dégueule sa haine du bicot
c’est Sarkozy qui tire la chasse
c’est Sarkozy qui tire la chasse d’eau

(refrain)
c’est pas la peine d’avoir Le Pen
y a Sarko qui fait tout le boulot
c’est pas la peine d’avoir le gros Jean-Marie
grimpé sur son dos y a le p’tit Sarkozy

On le voit, Dedalus a abandonné ses oripeaux originels de polémiste révolutionnaire de fin de période pour devenir un véritable analyste. On sent dans la construction de ses billets un amour de la symétrie et de l’ordre (original pour un gauchiste) et un engagement certain et louable en faveur d’un vrai socialiste. Seul bémol : on lui reprochera peut-être de manquer d’humour. En même temps, lorsque l’on regarde ses autres blogs, son humour très gode-pipi-caca n’est pas forcément son meilleur atout. Pour faire court, Dedalus parfois se fait minotaure, et c’est pas très propre… Un vrai bonobo.

En tant que Kiwis, je regretterai aussi la constance avec laquelle il tape sur la Droite : l’autocritique et la capacité à accepter le regard de l’autre sont des qualités que je privilégie. D’ailleurs, son blog s’appelle Sarko non merci, donc au moins les choses sont claires…

Mais ne boudons pas notre plaisir : Dedalus est un animal étrange. Ancien petit gris de la Défense reconverti il y a dix ans en écrivain anonyme et bohème de Menilmontant, fumeur de cigarettes roulées, amateur de chocolat, j’ai découvert un blogueur qui me ressemble un peu : avide de contacts et d’échanges, complètement technopathe, regrettant le manque de commentaires, et capable de passer de l’analyse la plus idéologique à l’humour le plus trash. Il a des faux airs de Houellebecq. Dedalus a envie de parler de lui et il aime l’énigme. Il n’en demeure pas moins un personnage attachant. Je me demande ce que donnerait une rencontre avec Charles : je pense que les deux ont … les mêmes goûts musicaux !

On le citera en conclusion : « C’est donc un miroir que l’on espère. Toute la différence entre le strip-tease et l’exhibition : le plaisir de l’autre, dans un cas comme une finalité, dans l’autre comme un simple hommage. Un écrivain est un exhibitionniste, pas une strip-teaseuse. Il ne s’agit pas pour lui de plaire, il ne s’agit pas d’abord de cela, ni surtout des artifices dont il faudrait user pour y parvenir, s’assurer que l’on va pouvoir vendre beaucoup. »

DedalusPortraitWikiWikio

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