“Vous l’avez vécu, racontez-le”.
Civis Memoria se veut la première bibliothèque de la mémoire vivante. Elle recueille le témoignage de gens dont le destin a croisé l’histoire.
Interviewé par Jean-Michel Billaut, David Lefevre explique le concept et le fonctionnement de Civis Memoria ainsi que la façon dont les entreprises peuvent s’impliquer de leurs côtés.
Civis Memoria part du principe que tout le monde a un jour ou l’autre rencontré l’histoire et a donc un témoignage à apporter. Le site est fondé sur les souvenirs de l’internaute donc par définition sur des données subjectives et émotionnelles, ce qui n’enlève rien à son intérêt, au contraire.
L’objectif du site est de toute façon bien défini dès le départ : “c’est précisément cette part intime, subjective, tissée dans la perception et passée au tamis du temps qui nous intéresse. Qu’avez vous ressenti ce jour là ? Quels étaient vos doutes, vos impressions, vos attentes, vos peurs ? Et qu’est-ce que cela a changé pour vous ? Qu’aimeriez-vous que vos petits enfants en retiennent ?”
Comme le précise David Lefevre, Civis Memoria est modéré via un juriste et une équipe d’historiens (et par les internautes eux-mêmes). Ce collectif est pour moi un point très appréciable : halte aux affabulateurs ! Il ne s’agit pas de s’inventer des souvenirs pour se rendre intéressant, il faut vraiment avoir vécu l’événement. Les administrateurs “vérifient” donc autant que faire se peut les souvenirs retranscrits.
Pour l’heure, Civis Memoria a recueilli 400 témoignages.
Certains sont spontanés, d’autres sont recueillis suite à un appel à témoignages sur tel ou tel événement historique.
“Lorsqu’un homme meurt c’est une bibliothèque qui brûle”, dit le proverbe.
Je trouve donc l’idée de ce site excellente. On savait que l’invention d’Internet était déjà entrée dans l’histoire, ce site montre comment ce formidable média peut servir l’histoire et la mémoire collective.