Ecrit par Francis Cholle
Certaines entreprises comme Microsoft, Apple ou Google façonnent nos cultures. D'autres transforment nos sociétés, comme ces institutions de micro crédit qui ont un impact majeur sur les pays émergents. D'autres encore influencent les habitudes de consommation de milliards d'individus, comme Procter & Gamble, L'Oréal ou Carrefour auprès des consommateurs de leurs produits à l'échelle planétaire. Devant l'état critique du monde, on ne peut s'empêcher de ressentir l'obligation de repenser les aspects les plus fondamentaux du fonctionnement de nos entreprises et en particulier des modes de leadership. Le dirigeant est perçu en premier lieu comme dépendant d'une logique de marchés financiers une sorte de loi suprême ; il est à la tête d'une organisation économique. De ce fait, on attend du dirigeant qu'il soit à la fois visionnaire et pragmatique pour anticiper les attentes et besoins des consommateurs et des marchés et servir au mieux la logique économique de son entreprise. Cependant, la crise financière, agricole, pétrolière et environnementale à laquelle nous devons faire face de façon urgente ne nous permet plus de penser l'entreprise uniquement selon cette logique économique.
Le temps de s'adapter par nécessité aux contraintes sociales et environnementales pour permettre plus de croissance est révolu. Nous sommes maintenant obligés d'adhérer à nos nouvelles obligations. Nous devons évoluer, grandir et devenir responsables : certaines réparations économiques, sociales et écologiques s'imposent. L'exemple le plus éloquent est celui de Google. Les deux fondateurs étaient encore des « teenagers » quand ils ont conçu l'un des projets les plus révolutionnaires de notre époque. Ils ont suivi leur inspiration. Ils ont rêvé une utopie et continuent de rêver l'impossible. Ce n'est pas un projet seulement économique qui les motive mais bel et bien un projet de civilisation. Qu'il s'agisse de leur introduction en Bourse, de leur stratégie de ressources humaines, ou de leur projet d'éradiquer les maladies génétiques, ils semblent chaque fois défier la loi de la gravité économique pour toujours mieux y exceller. Il s'agit de la plus grande réussite financière de l'histoire du capitalisme et l'une des entreprises les plus à même de fournir les outils nécessaires pour permettre à notre monde d'évoluer. À l'échelle européenne, Danone est parvenu à associer les vertus les plus porteuses de la société civile avec un développement économique rentable et en forte croissance. L'un des plus grands succès de Franck Riboud a été de permettre à son groupe et donc à ses équipes de moins ressentir la pression sur les marges exercée quotidiennement par la grande distribution. La capacité à penser de façon holistique afin de dépasser la pensée traditionnelle fragmentée qui tend à réduire l'entreprise à une entité essentiellement économique ;
La capacité à penser de façon paradoxale, en particulier, ne pas opposer raison à instinct, mais bien au
contraire, à en comprendre la complémentarité ;
La capacité à observer et être à l'écoute de nos sens pour enrichir le processus analytique de nos
perceptions subtiles, c'est-à-dire au-delà des apparences ;
La capacité à diriger par influence et non par imposition suivant l'idée que nous sommes en relation avec un monde en évolution permanente et que notre relation avec le monde est elle-même essentiellement évolutive.
Pour être opérante, cette approche doit s'accompagner d'une qualité fondamentale chez le leader : le caractère. Il s'agit de la qualité nécessaire pour parvenir à renoncer aux habitudes et satisfactions immédiates et inventer d'autres modes de croissance présentant tout autant de bénéfices économiques à terme sans induire les inconvénients que nous connaissons à nos modes de développement actuels.
Posté par : Sophie Demol
Publié sur : levidepoches/marketing
Pour plus d'informations, cliquez ci dessous pour lire le rapport d'innovation "La socio performance" réalisé par les membres de Courts circuits.