vendredi 07 novembre 2008
Ce film est dans la mouvance du "Chien Andalou" écrit aussi par Bunuel et Dali. On retrouve tous aspects surréalistes du cinéma de Bunuel : la vache dans le lit, la troupe de vagabond moribonds, les mouches sur le visage du Marquis... La première scène sur la vie des scorpions est excellente, elle est faite comme un documentaire animalier sauf que la vie des scorpions n'intéresse pas grand monde, on sent que les deux scénaristes ont dû bien s'amuser en écrivant cette scène.
Ici, il y a une histoire. L'histoire d'amour entre le soi-disant bienfaiteur de l'humanité et une femme. Les aspects sexuels (la femme qui suce le doigt de pied d'une statue), scatologiques (la cuvette des cabinets puis le plan sur la lave) ont choqué à l'époque. On sent l'empreinte de Freud tout au long du film. Le film est aussi une critique acerbe de la bourgeoise, l'Eglise, tout ce qui représente l'ordre établi. L'amoureux renonce à sa "carrière" pour cette mais finalement se fait damner le pion par un vieux chef d'orchestre. Bunuel et Dali montrent qu'ils manient la provocation avec grand art.