L’histoire de cet immeuble est singulière
C’est ici qu’il est tombé, au saut de son dernier lit, exécuté par un groupe de résistants à l’aube du 28 juin 1944. Qui ?
Philippe Henriot, le ministre de l’information, la « voix d’or » de tous les miliciens et collabos de l’Allemagne nazie occupante. De l’éloquence et de l’emphase, il en avait pour dégueuler à longueur d’antenne sur Radio Paris sa haine du juif, du bolchevik, du franc maçon. Il était la Propaganda Staffel du nazisme à la française.
Beaucoup ignorent que le siège du Parti Socialiste fut durant l’occupation le Ministère de l’information, la maison de Philippe Henriot. Les hasards de l’histoire ont voulu que ce repère de la Francisque devienne, bien des années plus tard celui de la Rose au Poing.
Dans les limbes de l’histoire semblent errer encore les délires sonores d’Henriot. Mais à ceux-ci continue de répondre la voix de Londres. De Gaulle ? Non, Pierre Dac sur les ondes de la Bébécé.
La Résistance, d’une rafale, se fit marchand de sable. La voix de la collaboration s’était tue. En représailles, les allemands firent exécuter, le 7 juillet 1944, Georges Mandel .
Pour l’anecdote, sachez qu’en face du 10, rue de Solférino, au 5, est le siège de la Fondation et de l’Institut Charles de Gaulle. Histoire originale de l’héraldique d’une rue de Paris…
Ajoutons la Croix-Rouge puisque c’est sur le champ de bataille de Solférino, le 24 juin 1859, qu’Henry Dunant, traumatisé par la boucherie impériale, Napoléon III vs François Joseph, décida d’engager sa vie dans le long et vain combat d’”humaniser la guerre”.
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