Les Deux-Sèvres ne sont pas la France, mais ce vote des militants devrait être marqué par une forte abstention. Sur 1225 inscrits dans le 7-9, les votants furent 694, soit (de tête) un taux de participation de 57 %. C’est certes plus de la moitié mais on a connu mieux, je crois… Sans surprise, la motion E (Royal) arrive en tête avec 408 voix (58 %) devant la motion C (Hamon) avec 108 voix (15 %), la motion A (Delanoë) 63 (9 %), la motion D (Aubry) 46 (6,5 %), la motion B (Pôle écolo) 43 (6 %) et la motion F (Utopia) 19 (2,5 %).
Pour la ville de Niort, c’est beaucoup plus simple encore : il n’y a que des vaincus même si la motion E arrive nettement en tête, sans être majoritaire. Sur 438 inscrits, il y eut 194 votants, soit une participation inférieure à 50 %. La motion E obtient 74 voix (37 %) devant la C (31), la A (30), la B (29) la D (26) qui réunissent chacune +/- 15 %, puis la F (4). Pourquoi dis-je « que des vaincus » ? Parce qu’à coup sûr tout le monde espérait nettement mieux, à commencer par la motion B (Pôle écolo) dont l’une des signataires était la députée-maire de Niort, Geneviève Gaillard, mais nul n’est prophète en son pays…
On note dans le département le score flatteur de la motion C (Hamon) et le relativement bon résultat de la motion D (Aubry) pourtant assez dépourvue de relais alors que les scores de la motion A et de la motion B doivent décevoir leurs animateurs. La nette suprématie de la motion E était attendue dans un département où tous les sec’sec’ et pas mal d’élus sont des obligés de l’ancienne députée de la 2ème circonscription.
Dans le pays, il semble que la tendance soit à une courte mais nette avance pour Royal (un petit tiers des suffrages) devant Aubry et Delanoë (un gros quart chacun) pas encore départagés pour la seconde marche du podium à l’heure où j’écris. Si un effet « crise » a soufflé sur le vote des militants socialistes, il semble avoir globalement plus boosté la motion D (Aubry) que la motion C (Hamon) avec environ un cinquième des suffrages.
On s’oriente donc vers un(e) Premier secrétaire de compromis ou plutôt de composition car il lui faudra composer avec tous sans se compromettre avec personne en particulier. Oui, vraiment et plus que jamais, tout est possible au PS…
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 24 novembre à 19:20
Si l'usine à gaz a besoin d'Un Maître-Plombier, pas nous!
La présidence française a, selon ses propres dires, « tenu bon », demeurant immobile face à la contingence sociale. Ne sont authentiquement français, en effet, que les patrons et actionnaires. Quels que soient leur âge, leur sexe, leur couleur de peau et leur appartenance nationale et religieuse, ceux-ci sont tous, en effet, de valeureux et prodigieux guerriers. Le mot guerre est le moyen de donner à l'imbécillité, du génie. Quant au reste résiduel comme en 68, un 68 élargi, il n'a plus qu'à dire: nous sommes tous des Africains, mis à la porte de l'histoire! Le réalisme a sa propre poésie trouvée, sur une voie de garage, dans le panier de la ménagère. Mais comment le Luxembourg, même dans un siècle, accueillerait-il, en son sein paradisiaque, toute la misère capitaliste, comme le souhaitent les bonnes âmes? Ce nivellement avoué, bien entendu, nous nous en réjouissons, l'envisageant comme un acte révolutionnaire, car il pose, en son coeur, l'existence d'une classe sociale que l'idiome standard, de la puce frénétique aux bits sophistiqués, nie sur tous les tons. Cette classe invisible a d'ailleurs un nom tabou: le prolétariat! Aux attributs faibles et bas, naturellement. Et pas seulement en termes de revenus et de salaires, surenchérit la bonne âme européenne, qui n'en loupe jamais une, pour se faire valoir, à moindres frais. Ni tripes, ni boyaux, c'est là sa gloire. La présidence, à l'inverse, unie de tout coeur à la masse, a le sentiment de rejoindre, à sa façon, la foule des mécontents. Ce n'est pas son seul tour de magie. On la voit rallonger la vie et les jours, donner un cadre d'action à la délinquance et même sauver, en esprit, le monde, du naufrage.
L'opposition standard, qui a donné son aval à la chose, il y a trente ans, cherche maintenant, en amont, comment c'est dieu possible, une machination pareille. Forcément, nous ne pouvons qu'endosser le rôle de médecin-légiste et examiner le mouvement pendant au nez et à la barbe, mais pas à la manière des embaumeurs de vieille-Egypte qui tirait le cerveau de pharaon, facteur de vérité, par le nez et les narines. Si la momie présidentielle, portant, placardée sur le front, sa nationale constitution, animée par un souffle mondial ou plutôt irriguée par la mondialisation financière, réitère sa volonté d'aller de l'avant, plus vite, plus fort, en surmontant ses erreurs, l'erreur majeure, étant, dans les replis de son esprit malin, de manifester et de faire grève contre l'escroquerie aux retraites, c'est qu'elle a sa propre niche, une niche énorme: l'état des classes capitalistes et sa ribambelle d'agents pondus dans toutes les couches et classes sociales. Grosse effusion fiscale. Tous espèrent qu'après ça, ce travail en blanc, médiatique, qui, comme ils le prétendent, avec une effronterie nonpareille, enrichit l'avenir, leur monde, de tricolore et folklorique qu'il était, se transformera, comme au premier 14 juillet, en explosion de joie réellement populaire. Une fumisterie qui s'est entichée de réformisme. Son programme: ne pas faire fuir les capitaux. Ouvrir les robinets du crédit. Séduire les investisseurs. Le réalisme présidentiel, debout dans son bain, gratte, gratte sa haute idée de la politique. Et, en 2012, il faudrait bazarder ce poupon, mais pas son eau miraculeuse. Le parti contre la paralysie sociale en a bu, promis, juré, craché, ça marche!
Âme de boue, cadavre galvanisé, sauve-toi, toi-même!
Nous n'avons pas besoin de président! Ni de partis de gouvernement!