Songeries de fin juillet

Les aoûtiens primo-quinzéneux rêvent déjà d’entendre clapoter le flot autour d’une coque blanche ou tintinnabuler les cloches des vaches alpestres ou racler les chaussures sur un chemin de Mongolie ou grincer la corde du hamac contre un platane perdu… Las, la sonnerie du téléphone les fait sortir de leurs songes pour boucler les dossiers, prendre les rendez-vous de septembre, finir les statistiques, valider les programmes, laisser les consignes, concocter la gestion de leur messagerie bientôt orpheline…

Les aoûtiens post-quinzeux rêvent déjà d’avoir le bureau pour eux seul, de pouvoir reclasser ce dossier commercial dont les courbes de vente ont une tendance baladeuse, de pouvoir lancer une exploration archéologique aux archives où il fait si bon frais, de pouvoir enfin voir le fond du tiroir qui disparaît sous les post-it harmonieusement mariés aux cartes de visites, de pouvoir rechercher ce fichier indispensable depuis 3 mois, de pouvoir hésiter devant la pile à classer ou à jeter et qui sait, de pouvoir enfin déjeuner avec ce correspondant doué d’une inspiration infinie pour des mails frénétiquement échangés depuis 6 mois…

Situation souvent observée et n’ayant aucun rapport avec toute situation ayant existée…