Il y a un peu plus d’un an, le 19 octobre 2007, le XV de France faisait naufrage au Parc des Princes en match de classement de la Coupe du Monde, bouclant salement la boucle face aux mêmes Argentins qui les avaient humilié en ouverture de cette compétition.
Deux défaites cinglantes, 17 à 12 puis 34 à 10, la deuxième offrant aux Pumas une magnifique 3ème place au classement final et enterrant définitivement les illusions françaises dans cette Coupe du Monde.
Aussi, la rencontre de samedi revêt une certaine
importance, peut-être plus symbolique que sportive. Ils seront huit
parmi les vingt-trois joueurs sélectionnés pour ce match contre
l’Argentine, à avoir affronté les Pumas en Coupe du Monde.
Parmi eux, David Skréla, appelé de dernière minute après les
blessures de Lionel Beauxis et François Trinh-Duc.
David Skréla est un peu un symbole de ce double échec de
la Coupe du Monde. On se souvient de son visage sur l’écran
du Stade de France au moment des hymnes ce fameux 7 septembre 2007.
Un visage d’une lividité spectrale, incarnation du stress et
de la peur de mal faire, deux maux, après les mots de la lettre de
Guy Môquet, qui ont submergé les joueurs du XV de France, face à
des Argentins transcendés par l’enjeu.
A quelques heures d’un nouveau face à face, on ne peut
s’empêcher de s’interroger : comment les survivants de
cette terrible déception vont-ils appréhender le test de samedi,
dont on ne pourra empêcher qu’on le présente comme une
revanche ? Faut-il s’inquiéter d’une rechute, ou
d’un syndrome du Puma tétanisant les muscles de nos coqs
?
Au-delà, la série de défaites contre les Argentins n’a-t-elle
pas durablement marqué l’inconscient collectif de la
sélection nationale ?
Bref, le Puma, bête noire des Coqs ?
Ces questions se posent d’autant plus que, de leur côté les
joueurs Argentins utiliseront sans doute les vieilles ficelles de
la guerre psychologique pour toucher leurs adversaires. Nul doute
que Rodrigo Roncero saura trouver les mots justes (on n’ose
pas écrire « les mots bleus »…) pour tenter de faire
disjoncter la première ligne tricolore…
De surcroît, l’équipe d’Argentine est toujours solide
devant. Et l’on sait que c’est un des secteurs où les
équipes sélectionnées par Marc Lièvremont et ses collègues ont fait
montre de certaines faiblesses. Sans compter qu’« El Mago »
Juan-Marin Hernandez sera à la baguette pour conduire les assauts
ciel et blanc…
Il ne faut pourtant pas céder à un défaitisme de mauvais
aloi.
D’abord, ne sous-estimons pas la force mentale de certains
des acteurs de 2007, force qui devrait leur permettre de faire
face. Qui plus est, les petits nouveaux n’auront sans doute
pas le même poids sur les épaules. La fraîcheur mentale d’un
Louis Picamoles ou d’un Fabien Barcella devrait apporter un
plus indéniables aux légitimes envies de revanche d’un Imanol
Harinordoquy (photo) ou d’un yannick
Jauzion…
Il
faut également avoir à l’esprit qu’il ne s’agira
pas d’un match couperet, et les hommes de Marc Lièvremont
auront sans doute droit à une préparation psychologique moins
perturbante qu’il y a un an (voir sur ce thème les ouvrages
de
Richard Escot ou de
Jean-Christophe Collin sur la Coupe du Monde, évoqués sur ce
blog). Les notions de plaisir - et de jeu tout simplement -
seront sans doute au rendez-vous des discours
d’avant-match.
Du côté Argentin, l’équipe sera privée de joueurs clés qui
ont pris leur retraite internationale ou sont tout simplement
blessés. On pense en particulier à Augustin Pichot, qui emprunta au
regretté Jacques Fouroux sa taille et son influence sur son pack.
Devant, les Hasan, Leguizamon ou Scelzo seront des arguments en
moins pour les Pumas.
Enfin, l’ambiance surchauffée du stade Vélodrome devrait
contribuer à donner des ailes aux joueurs et non à les leur
couper.
Evidemment, on trouvera quelques pessimistes pour rappeler que le
XV de France n’a perdu qu’une fois dans cette
enceinte…face aux Pumas (14-24 en
2004).
Mais ce
n’est finalement pas plus mal. On peut même affirmer que le
lieu est propice. Sur ce match, les Français auront
l’occasion à la fois d’exorciser les démons de la Coupe
du Monde, de réaffirmer leur supériorité au Vélodrome et
d’engranger une bonne dose de confiance avant les deux autres
tests, et plus particulièrement celui qui les opposera aux
Australiens, le 22 novembre prochain.
Le
combat devrait être rude, notamment devant. Les joueurs Argentins
évoluent dans les plus grandes équipes de l’hémisphère nord
et connaissent bien leurs adversaires d’un soir, qui sont
aussi leurs coéquipiers de clubs. Mais l’argument peut se
retourner. Ils n’ont aucun secret pour les tricolores, qui
devront impérativement désacraliser l’événement, ne pas
dramatiser outre mesure cette série quasi ininterrompue de défaites
depuis huit ans. Le rapport de force ne doit pas reposer sur le
passé mais bien sur les forces en présences samedi soir.
Et sur ce plan, le XV de France n’a pas de complexe à
avoir.
Allez les bleus !
Composition du XV de France
Médard (Stade Toulousain) - Malzieu (Clermont), Jauzion (Stade Toulousain), Baby (Clermont), Heymans (Stade Toulousain) - (o) Skrela (Stade Toulousain), (m) Elissalde (Stade Toulousain) - Harinordoquy (Biarritz), Picamoles (Montpellier), Dusautoir (Stade Toulousain) - Nallet (Castres, cap), Millo-Chluski (Stade Toulousain) - Lecouls (Stade Toulousain), Szarzewski (Stade Français), Barcella (Biarritz)
Remplaçants : Kayser (Leicester/ENG), Mas (Perpignan), Chabal (Sale/ENG), Ouedraogo (Montpellier), Parra (Bourgoin), Traille (Biarritz), Palisson (Brive)
Composition du XV d'Argentine
Stortoni - Leonelli, Tiesi, Contepomi (cap), Agulla - (o)
Hernandez, (m) Vergallo - Galindo, Fernandez Lobbe, Durand -
Albacete, Alvarez Kairelis - Orlandi, Ledesma, Roncero
Remplaçants : Vernet Basualdo, Ayerza, Lozada, Campos, Figuerola, Martín Aramburú, Carballo
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- France -
Argentine (+6): victoire de la France à la cote de 1,70 - match
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