Qu’est ce que le Gulf Stream ?
Avant d’entrer dans les détails, je vous propose tout d’abord une explication très simplifiée.
Dans la zone subtropicale, les eaux océaniques suivent une boucle horizontale qui prend sa source dans le Golfe du Mexique. Ce courant tourne dans le sens des aiguilles d'une montre.
En dégradé orange, un courant s'en détache et remonte au-delà de la ligne Groenland-Ecosse, réchauffant ainsi les hautes latitudes de l'Atlantique et de l'Europe.
Toujours sur la carte, à l'endroit où se trouvent les étoiles, une partie de ces eaux plongent en profondeur et longe la bordure Ouest de l'Atlantique. (En bleu)
D'après les observations récentes, ce sont justement ces plongées qui semblent s'affaiblir, et c'est tout ce que l'on remarque pour le moment.
Pour encore mieux comprendre le fonctionnement de ce courant marin, regardez l’expérience qui suit menée par l’Ecole normale supérieure de Lyon.
Modélisation de la circulation thermohaline
Sur cette vidéo, l’on peut remarquer le courant chaud de surface évoluer vers les glaçons se trouvant à l’autre extrémité du bac.
Dès que le contact s’établit avec le froid, la densité de l’eau de ce courant s’en trouve modifiée et devenue plus dense, plonge vers le fond du bassin, ce qui au niveau du Gulf Stream donnera le courant froid de profondeur qui retourne vers les tropiques.
Problématique du Gulf Stream
Le Soleil chauffe plus les régions Tropicales que les régions Polaires, mais les différences de température qui en résultent sont atténuées par l’atmosphère (les vents) et par les océans (les courants marins), ce qui, combiné à l’effet de serre permet d’avoir des températures confortables dans les régions de l’Atlantique Nord.
Le professeur Harry Bryden du centre Britannique d’océanographie à Southampton à démontré que cette circulation a subi un ralentissement considérable au cours des 50 dernières années.
Ces observations viennent appuyer certains modèles numériques qui prévoient une telle évolution suite au réchauffement climatique lié aux gaz à effet de serre.
Harry Bryden et son équipe ont analysé la température et la salinité de l’eau des océans à partir de données récoltées depuis une cinquantaine d’année sur la section de l’Atlantique située à la latitude 25° Nord.
Ils ont apportés la première preuve que le ralentissement de la circulation thermohaline est bel et bien amorcé.
Parmis les éléments pouvant affecter la circulation du Gulf Stream, il y a l’apport d’eau douce que subiront les Océans.
Les quantités de sel présentes dans les Océans en déterminent la densité et peuvent altérer la circulation des courants, c’est pour cela que l’on parle de circulation thermohaline (circulation verticale de renversement).
Le réchauffement climatique risque d’entraîner une augmentation de l’apport d’eau douce dans l’Atlantique Nord en raison de l’augmentation des précipitations, du débit des cours d’eau et de la fonte de la calotte glaciaire.
Ce qu’il est important de savoir est que le Gulf Stream est composé de deux courant, le courant de surface qui se déplace vers le Nord par le biais de l’action mécanique des vents et des différences de température, et le courant de profondeur qui est le résultat de la plongée des eaux du courant de surface en mer de Norvège et en mer du Labrador, suite à son changement de densité au contact du froid polaire.
Lorsque l’on parle de ralentissement du Gulf Stream, cela touche pour le moment, principalement le courant froid de profondeur, suite à un ralentissement aux deux endroits de plongée des eaux.
Le point capital, c'est que les courants de surface de l'océan mondial et cette plongée des eaux dans la mer de Norvège sont interconnectés : ce courant thermohalin sert de "moteur" à une partie de la circulation océanique globale.
C’est ce qui est couramment appelé « surprise climatique », vu que l’on ne maîtrise pas encore toutes les connaissances en rapport avec ce courant.
En observant le passé, l’on a pu remarquer qu’un tel ralentissement, voire arrêt, c’est déjà produit (le dernier épisode de ralentissement de la circulation s'est produit il y a 8.000 ans, quand la déglaciation avait déjà commencé depuis plus de 10.000 ans) et à conduit à un refroidissement important des températures en Europe et sur la côte Est des Etats-Unis. Le tout s’étant produit en seulement quelques décennies.
Le Gulf Stream va-t-il s’arrêter ?
L’arrêt du Gulf Stream est il à l’ordre du jour ? Le réchauffement climatique va-t-il conduire à un refroidissement ? Va-t-on connaître un scénario catastrophe du style de celui du film « The day after tomorrow » ?
Autant de question auxquelles tentent de répondre une multitude de scientifiques, et vu que je ne suis pas scientifique, je ne peux essayer ici que de vous donner mes propres impressions suite aux nombreuses lectures faites en la matière.
Les observations fiables et basées sur une technologie avancée datent d’une cinquantaine d’années, ce qui aujourd’hui est largement insuffisant pour répondre à cette question majeure.
A cela viennent s’ajouter les observations du passé de la Planète, récoltées par des témoignages écrits, et de façon plus scientifique, par l’analyse des carottes glaciairesanalyse des cernes des arbres très âgés. issues des différents forages, ou encore l’
A mon sens, il s’agit là d’une déduction rapide et sûrement erronée.
Tout d’abord, les informations recueillies de l’analyse du passé comportent irrémédiablement un pourcentage d’erreurs liées à la datation précise qui même s’il s’agissait d’un pourcentage faible, peuvent représenter plusieurs siècles concernant les périodes les plus lointaines observées.
Ensuite, si l’on pouvait considérer la donne, similaire jusqu’au début du 20 ème siècle, il en est tout autrement aujourd’hui, à savoir, l’influence fort probable de l’Homme sur la composition de l’atmosphère.
Pour en revenir au Gulf Stream, l’observation du passé nous montre qu’un ralentissement, voire un arrêt probable ont déjà eu lieu à de très nombreuses reprises, et notamment durant la dernière ère glaciaire, ainsi que pendant la dernière déglaciation (le dernier épisode de ralentissement de la circulation s'est produit il y a 8.000 ans, quand la déglaciation avait déjà commencé depuis plus de 10.000 ans).
A ces observation, l’on a pu lier une cause probable au ralentissement, c’est à chaque fois survenu suite à l’apport massif dans les Océans d’une masse d’eau douce, diminuant ainsi la salinité près du Pôle et diminuant de la sorte les plongées océaniques du courant marin.
Dans l’état actuel des choses, rien ne l’indique, disons plutôt que tout tend à croire que nous entrions dans une situation favorable à ce processus.
Tout dépendra de l’évolution du réchauffement climatique et de son ampleur. Les conditions optimales au ralentissement du Gulf Stream risquent de se retrouver réunies le jour ou le Groenland et l’Antarctique se mettront à fondre de manière considérable.
A ces différentes observations vient s’ajouter un autre élément, l’importance des vents sur le courant marin.
Source: http://www.meteo71.com/gulfstream.php
Si la partie profonde et les plongées du Gulf Stream (en bleu sur la carte) sont soumises et sensibles au réchauffement climatique, il en est tout autre pour la partie de surface(en rouge sur la carte) qui elle est soumise à la force des vents qui ne sont pas spécifiquement sensibles au réchauffement.Ce qui amène comme déduction que seul le courant profond puisse être perturbé, entraînant dans l’ensemble un ralentissement ou un déplacement du Gulf Stream, mais probablement pas son arrêt complet dans un proche avenir.
Concernant le refroidissement que pourrait entraîner un arrêt du Gulf Stream, là aussi, tout n’est que spéculation.
S’il est certain que son arrêt provoquerait un refroidissement, les choses sont beaucoup moins évidentes concernant l’amplitude de ce refroidissement.
Parallèlement à l’existence de courants océaniques, il existe aussi toute une série de courant atmosphériques influençant le climat de la Planète. Le plus important d’entre eux est le Jet Stream, récemment découvert et donc encore très méconnu.
Ce que l’on sait déjà à propos du Jet Stream est que le fait qu’il soit en contact avec l’hémisphère Sud, il ramène des masses d’air plus chaudes vers le Nord. Outre cela, l’on suppose sa responsabilité dans l’ampleur de phénomènes climatiques violents tels les tempêtes, tornades et ouragans.
A toute cette problématique déjà bien compliquée, il me paraît encore important de rajouter (à titre de documentation) un phénomène naturel rencontré au cours de mes recherches sur le sujet, à savoir le pouvoir des Océans à réguler eux même leur salinité.
Selon certaines études, la salinité actuelle des océans ne représente pas le résultat d'une accumulation progressive de sels, mais l'équilibre entre ce qui entre et ce qui sort de l'océan.
Plus d’infos ICI
Enfin, je terminerai la problématique du Gulf Stream par une considération totalement personnelle.
Depuis la création, la Nature a toujours élaboré des mécanismes extrêmement complexes visant à favoriser en priorité la Vie sur la Planète, l’on peut donc logiquement se demander si le Gulf Stream n’est pas un de ces mécanismes dont l’un des rôles pourrait être la régulation des températures de la Planète. Il serait comme une sorte de thermostat capable de gérer le réchauffement climatique.
Un réchauffement climatique de 4 à 5 degrés pourrait très bien être atténué par un ralentissement du Gulf Stream qui provoquerait une baisse de 4 à 5 degrés, ce qui équilibrerait le dérèglement.
Maintenant, est-ce une raison pour ce dire que le problème du réchauffement actuel est dès lors réglé et au diable les soucis ? Sûrement pas !
Et la raison est aussi pure logique.
Si la Nature a bien élaboré le Gulf Stream en tant que régulateur, il y a fort à penser que ce soit en réponse à des fluctuations naturelles du climat qui s’étendent sur de longues périodes temporelles.
Elle n’a sûrement pas prévu des fluctuations rapides telles que celles, qu’il est de plus en plus probable, que l’Homme provoque aujourd’hui.
Et si tel était le cas, la Nature possède encore une autre ressource, et l’a déjà utilisée par le passé, c’est la conduction de la forme de vie responsable vers une voie de garage.
Comme dit plus haut, la Nature favorise toujours la vie, mais il s’agit bien de TOUTES les formes de vie et non pas d’ UNE seule au détriment des autres.
Il est donc aujourd’hui plus que nécessaire d’alléger le poids que, nous Humains, avons sur notre environnement, car il est certains que de nombreux mécanismes naturels, dont le Gulf Stream, sont susceptibles d’atteindre un point de rupture sous le poids toujours plus important de notre évolution.
Ce qui conduirait inexorablement vers l’extinction de nombreuses espèces.
Pour conclure cet article je vais tenter de répondre objectivement à la grande question de l’arrêt éventuel du Gulf Stream, il va de soit que cette réponse est personnelle, non scientifique et basée sur de nombreux textes et rapports d’études lus en la matière.
Le Gulf Stream peut il s’arrêter ?
La réponse est oui !
Il s’est déjà arrêté par le passé, et il n’y a aucune raison que cela ne puisse pas se reproduire à l’Avenir si les conditions sont réunies.
Un arrêt est il imminent ?
C’est fort peu probable.
Si un ralentissement semble observé, de nombreux experts, dont le GIEC, jugent fort peu probable l’arrêt complet du Gulf Stream pour ce Siècle. Ce qui ne doit pas pour autant nous rassurer et nous faire perdre de vue que nos émissions de gaz à effet de serre doivent à tout prix être réduites, car celles-ci peuvent conduire aux conditions optimales pour un ralentissement important, voire l’arrêt du courant marin.
En cas d’arrêt, quelles en seraient les conséquences ?
Probablement un refroidissement dont l’ampleur ne peut être déterminée.
Toutefois, par pure logique, l’on pourrait penser qu’avant l’arrêt il ait continué de ralentir en fonction de l’intensité du réchauffement de l’Hémisphère Nord et que s’il a un rôle de thermostat, les températures n’auraient alors que peu fluctuées (réchauffement +5°C, ralentissement Gulf Stream – 5°C). L’arrêt compenserait alors un réchauffement très important.
A cela il faut rajouter l’éventualité d’autres mécanismes naturels qui pourraient se déclencher suite à cet arrêt et dont nous ne pouvons connaître l’existence aujourd’hui.
Un refroidissement donc, mais probablement pas dans le style et l’intensité du scénario catastrophe du film « The day after tomorrow ».
Vous l’aurez donc compris, la Nature est très complexe, et nous sommes loin d’en connaître tout le fonctionnement, mais une chose est claire, toute la vie sur Terre est liée et interdépendante, et la Nature a toujours veillé à son équilibre, il est dès lors très probable que des mécanismes naturels existent pour nous aider à rétablir l’équilibre pour l’Avenir, mais la seule condition à cela est de le vouloir et de se donner tous les moyens pour réduire l’impact écologique de notre civilisation.