Un apiculteur de la Nouvelle-Ecosse recherche 40 000 de ses abeilles: l'ancienne reine de la ruche a pris la fuite en leur compagnie après avoir été déposée lors d'un «coup d'État» digne d'une tragédie de Shakespeare
Rodney Dillinger a expliqué au quotidien Globe and Mail que certaines des abeilles, insatisfaites de leur reine, ont ourdi un complot pour s'en débarrasser. Les rebelles l'ont trompée pour qu'elle donne naissance à une remplaçante avant de l'envoyer en exil avec ses fidèles — soit environ la moitié de la colonie.
M. Dillinger — un retraité qui n'a que quatre ruches — veut récupérer ses abeilles et a demandé l'aide des policiers. Le détachement de la Gendarmerie royale du Canada à Shelburne, en Nouvelle-Ecosse, a demandé au public de garder l'oeil ouvert pour les fugueuses loyalistes.
M. Dillinger explique que l'essaim aura l'apparence d'un nuage noir en vol, mais qu'il ne ressemblera pas du tout à des abeilles au sol. «Une personne a dit que ça ressemblait à un ours, un petit ours dans un arbre, a-t-il dit. D'autres ont vu l'essaim et dit que c'était passablement gros.»
Les reines sont généralement détrônées lorsque les ouvrières décident qu'elles ne reçoivent pas assez de «substance royale», comme l'appelle Tony Phillips, président de l'Association des apiculteurs de la Nouvelle-Ecosse.
Les rebelles l'incitent tout d'abord à pondre des oeufs dans une «cellule royale» spéciale. Ces jeunes reçoivent ensuite les nutriments nécessaires pour qu'ils se transforment en reines et non en simples ouvrières. Pendant ce temps, l'ancienne reine est progressivement privée de nourriture.
Quand elle a suffisamment maigri pour s'envoler, elle quitte la ruche avec ses fidèles, laissant derrière elle une colonie maintenant dirigée par une fille à qui elle a donné naissance malgré elle.
«D'habitude, la première fille-reine va faire le tour et tuer ses soeurs pour devenir la reine de la colonie», a expliqué M. Phillips.