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(Lavieimmo.com) - SeLoger.com confirme le retournement du marché immobilier, entré depuis la fin de l’été « dans une phase de congestion ». Le mouvement, auquel n’échappe désormais qu’une faible minorité de villes, devrait s’accélérer au cours des prochains mois, même si le spécialiste des petites annonces continue d’écarter l’hypothèse d’un krach.
« Le marché de l’immobilier est aujourd’hui confronté au climat d’incertitude générale qui règne sur l’économie mondiale », explique Jean-Fabrice Matthieu, directeur général de SeLoger.com. « Les banques prêtent beaucoup moins facilement aux futurs acquéreurs, privant ainsi le moteur de son principal carburant : le crédit ». Et qui dit moins de crédit dit moins de transactions… et baisse des prix. L’indice national des prix de l’offre immobilière, qui mesure les prix des biens mis en vente via le site du groupe, a ainsi reculé de 0.6% en octobre par rapport à septembre. En baisse pour le cinquième mois consécutif, il touche un plus bas depuis l’hiver 2006.
SeLoger.com propose un classement des plus fortes variations des prix de mises en vente au cours des trois derniers mois. La région Nord est plus particulièrement touchée, avec trois villes dans le palmarès des plus fortes baisses : Boulogne sur Mer (-4.1%), Saint-Quentin (-4%) et Arras (-3.2%). En repli également, Metz (-3.5%), Carcassonne (-3.2%), Rouen (-3.1%) et Limoges (-2.8%). Seule une dizaine de villes échappent encore au mouvement, parmi lesquelles Bordeaux, Montpellier, Orléans ou Nice, qui affichent des prix en hausse de 0.5 à un environ 3% sur les trois derniers mois.
Paris, une ville comme les autres
La grande nouveauté de ce dernier baromètre concerne Paris, qui perd son caractère exceptionnel et connaît sa première baisse de prix depuis le lancement de l’étude, en février 2004. Le m² vaut 7 562 euros dans la capitale, en repli de 0.2% sur les trois derniers mois. Tous les quartiers sont touchés, des plus populaires (-1.1% dans les 19ème et 10ème) aux plus huppés (-1.5% dans le 9ème, -1.3% dans le 17ème). Les très touristiques 7ème et 1er arrondissements se distinguent par des hausses de 1 et 2.4%. En comparaison annuelle, la tendance reste positive mais se tasse, avec une hausse de 2.9% tous arrondissements confondus, contre 3.8% fin septembre et 4.2% fin août.
« La baisse est enclenchée. Il reste maintenant à savoir jusqu’à quand et de combien les prix vont filer », confie Jean-Fabrice Matthieu à Lavieimmo.com. « A court terme, la tendance va s’accélérer, les mois qui arrivent étant les moins favorables de l’année aux transactions immobilières ». Le dirigeant table sur une baisse « comprise entre 3 et 5% au niveau national » à fin 2008, et un repli de « 5 à 10% » au maximum à fin 2009. « La demande reste structurellement forte, et une fois que la baisse aura resolvabilisé une partie de la demande, le marché sera relancé », ajoute Jean-Fabrice Matthieu.
E.S.
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(Lavieimmo.com) - « Logiquement, le marché aurait dû s’inverser dès la fin de 2005, mais, à l’époque, les taux avantageux du crédit ont dopé les prix ». Malgré la brutalité du retournement de l’immobilier, certains professionnels ne sont pas surpris par cette fin de cycle haussier. Bernard de Crémiers et Patrick-Michel Khider, cofondateurs du groupe Laforêt Immobilier reviennent dans un entretien accordé mercredi au quotidien Les Echos sur l’état du marché et la stratégie de leur réseau de franchise dans un tel contexte.
« La baisse des prix est déjà de 10% en moyenne », constatent les deux professionnels, mais le marché immobilier n’est pas pénalisant pour tout le monde. « Les acheteurs ont une formidable opportunité aujourd’hui, car il n’y a plus de prix réellement définis », tempèrent-ils. Les patrons de Laforêt rappellent que certains vendeurs acceptent une baisse des prix de − 15%, voire − 20%, concession obligatoire aujourd’hui de la part de ceux qui souhaitent vraiment vendre. Néanmoins, « les banques ont une action de déstabilisation de l’acheteur face à son projet de crédit », et c’est là la plus grande difficulté.
Augmentation des délais, accroissement des stocks, baisse des prix, … « Nous sommes passés d’un marché de pénurie à un marché d’équilibre » commentent les deux entrepreneurs. Toutefois, le marché devrait tendre à se réguler si les crédits se détendent, « ce que nous pouvons espérer d’ici à quelques semaines ».
Quant à l’avenir du groupe en ces temps difficiles pour les agences immobilières, « nous tablons sur la notoriété du réseau Laforêt Immobilier », indiquent Bernard de Crémiers et Patrick-Michel Khider. Le groupe, qui rassemble déjà 880 agences est présent également au Portugal, au Luxembourg, au Maroc et en Roumanie. L’enseigne Laforêt Immobilier comptera d’ailleurs 90 nouveaux contrats de franchise à la fin de l’année.
A.R. via lavieimmo.com