561] Frédéric Recrosio sévit au Théâtre du Léman

Publié le 06 novembre 2008 par Florine

SPECTACLE :
Recrosio décoiffe !

L’iconoclaste du «Fou du roi» sévit au Théâtre du Léman.


LIONEL CHIUCH

Le ridicule ne tue pas. Il fortifie. Demandez à Frédéric Recrosio, qui en a fait son fonds de commerce.
L’humoriste suisse a parfaite­ment compris que l’homme se révèle dans les situations les plus embarrassantes. C’était vrai dans son premier spectacle (un car­ton!), ça l’est une fois encore dans Aimer, mûrir et trahir avec la coiffeuse. Après avoir raconté les émois troubles et parfois tur­gescents de l’adolescence, Frédé­ric Recrosio se frotte au couple. Ou plutôt à sa concubine, qui marche comme un personnage de Scoubidou.
Le gros problème du couple, c’est qu’il s’use quand on s’en sert. Disputes vénielles, litanie des habitudes, maladresses… Du coup de foudre initial ne subsis­tent au final que des cendres dispersées à tous les vents.
Celui qui pousse le héros du spectacle dans les bras d’une coiffeuse est probablement le foehn. Notre gaillard glisse sous la couette de la shampooineuse, en dépit du penchant de la dame pour les Garfield à ventouses et les bottes blanches à boucles dorées. Bel exploit pour un type qui avoue d’emblée avoir une «petite verge»… 
Humour et poésie 
Mine de rien, Frédéric Recro­sio a inventé un genre: celui du type qui, ingénument, balance ce qui lui passe par l’esprit. Au risque d’être pris pour un obsédé sexuel, un misogyne ou plus sim­plement un crétin. Si au final, la poésie et l’humour l’emportent sur la vulgarité, c’est qu’un môme continue de faire des gali­pettes dans sa tête. La télé française s’est arraché ce loufoque avant de le remer­cier pour «originalité excessive». Ce qui a bien fait rire l’intéressé. Aujourd’hui, il sévit dans l’émis­sion de France-Inter Le fou du roi, où récemment encore il charriait Line Renaud sur son âge. Finalement, le credo de Fré­déric  Recrosio, ce pourrait être: où il y a de la gêne, il y a du plaisir.
 
Aimer, mûrir et trahir avec la coiffeuse. Au Théâtre du Lé­man.  Mardi 11 novembre à 20 h 30. Billets Fnac et Ticketcorner.


source : www.tdg.ch du 06 novembre 2008 Lionel Chiuch