(cross-posted) Commençons pas le truisme du moment pour mieux l'évacuer : l'élection d'Obama est historique à bien des égards, et la campagne qu'il a mené fournira le modèle pour toutes les élections à venir, aux Etats-Unis et ailleurs. Et au coeur de ce modèle, l'utilisation d'internet pour réaliser le tryptique information/organisation/mobilisation fera là encore l'objet d'innombrables études et commentaires passionnants pendant les mois et années à venir.
Cette victoire, c'est aussi une victoire de l'internet en politique : sans aucun doute la victoire qui marque un tournant dans la courte histoire de la netpolitique. Cela fait 10 ans que l'on pavoisait sur l'impact, l'influence réelle d'internet en politique face à la réalité du terrain. Ce débat est désormais irrévocablement derrière nous.
Mais le débat à venir est encore plus fascinant car il touche à l'exercice du pouvoir et pas seulement à sa conquête. Après le temps de la campagne vient le temps du gouvernement, mais après la net-campagne, que se passe-t-il ? La net-campagne d'Obama a dépassé toutes les attentes en matière de diffusion et partage d'information, en matière d'organisation, de fundraising, de grassrooting, mais a aucun moment, elle n'a porté sur le programme et la gouvernance du candidat une fois élu. Le modèle est à inventer, et à tester à l'épreuve des institutions représentatives.
Les fameuses netroots d'Obama -ces dizaines de milliers de compagnons de route- ne redeviendront pas des citoyens passifs, après avoir été des militants actifs. C'est une chance pour le nouveau Président qui pourra s'appuyer sur cet incroyable réseau populaire pour appuyer sa politique, mais cela également plusieurs défis indédits...
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