Ils fonctionnent ainsi à plein par un processus de déni, comme l'alcoolique surpris une bouteille à la main et empestant l'alcool, qui jure ses grands Dieu qu'il n'a jamais bu de sa vie. Ce déni qui est la marque des menteurs qui se sont créé une réalité certe bien éloignée de la vérité, mais qui n'en reste pas moins leur vision de la réalité. Lors de ma première expérience professionnelle j'avais travaillé quelques temps avec un jeune en BTS de comptabilité, qui sortait tout juste d'un parcours de futur cycliste professionnel. Il nous avait expliqué en détail comment le dopage intervenait dés l'apprentissage des jeunes, dés le niveau amateur, et comment un de ses amis proches en était mort, à 16 ans. Cette semaine, c'est un autre collègue qui nous a raconté comment, alors qu'il faisait quelques simples concours départementaux il y a quelques années, il avait pris l'habitude de prendre un tube et demi de guronsan avant chaque course, afin de "pédaler sans y penser" (pour info un coureur est considéré comme dopé au guronsan à partir d'une consommation de 3 tubes...). Et à quel point la résistance des meilleurs était déjà clairement louche. Au niveau départemental. Et à côté des coureurs, il y a les équipes, les médecins, les organisateurs, les fédérations. Il suffit d'entendre ce soir encore les organisateurs du Tour défendre la poursuite de la course pour comprendre que leur logique n'est toujours pas celle de personnes responsables et honnêtes vis-à-vis du problème qui est devant leurs yeux, mais qui restent obnubilés par la logique économique de l'événement. Intérrogé sur la poursuite du Tour, le directeur d'ASO indiquait ainsi ce soir, dans un numéro de hors-sujet sidérant, qu'il fallait bien sûr continuer de lutter contre le dopage, qu'arrêter le Tour c'était arrêter la lutte anti-dopage, etc. mélangeant ainsi à l'envie deux thématiques différentes, au mépris de la compréhensibilité même de son propos. Clairement sa défense montre qu'il n'a pas d'autres arguments en tête que ceux qui sont purement économiques. On sent qu'il n'a pas le choix. Qu'il pense qu'il n'a pas le choix en tout cas. Il suffit aussi de voir la pléïade d'anciens dopés qui interviennent comme consultants sur le Tour, d'écouter les anciens coupables, comme David Millar, s'offusquer des tricheurs découverts cette année, de lire les articles de presse qui s'extasiaient hier sur les performances des coureurs, et qui aujourd'hui se félicitent du départ de Rasmussen, relayés sur ce point par maintes commentateurs officiels, comme si l'éviction d'un seul coureur pouvait suffire à rendre sa pureté à l'épreuve. De voir aussi ce soir le reportage de la chaîne télé de l'équipe, qui, l'air de rien, montre en fond d'écran un sondage récupéré quelque part sur un site Internet italien ou espagnol dans lequel les personnes interrogées sont majoritairement favorables à la poursuite du Tour en livrant un commentaire neutre qui dit juste en substance que "certains sites interrogent même leurs lecteurs sur le fait de poursuivre ou non le Tour !" mais délivrant en filigrane le message "mais vous avez vu, ils ont l'air plutôt pour". Sur les sites français que j'ai rapidement lu, je n'ai vu que des sondages négatifs sur cette question. Mais on connait les liens économiques qui unissent L'Equipe au Tour de France. Je ne suis pas un spécialiste du Tour, je ne cherche pas à faire semblant du contraire. Mais quand autant de faisceaux de présomptions montrent une telle convergence, cela forme des convictions. C'est une machine complète qui doit être modifiée, et bien au-delà de ce que les organisateurs du Tour, à l'instar d'un Christian Prudhomme, prônent, puisque lui-même affublé de son compère d'ASO continue à mettre la tête dans le sable en ne disant pas la vérité telle qu'elle est, en ne reconnaissant pas ce que beaucoup savent : le Tour, s'il n'est plus dopé, ne sera plus le Tour, ne rapportera plus autant d'argent, ni aux sponsors ni aux médias. Car les performances qu'on y verra seront bien moins impressionnantes. On l'a d'ailleurs déjà entrevu étrangement cette année, lorsqu'au début du Tour, aucun champion écrasant la course ne se détachait du lot, au grand dam des journaux qui savent que les exploits font plus vendre que la probité.
Ils fonctionnent ainsi à plein par un processus de déni, comme l'alcoolique surpris une bouteille à la main et empestant l'alcool, qui jure ses grands Dieu qu'il n'a jamais bu de sa vie. Ce déni qui est la marque des menteurs qui se sont créé une réalité certe bien éloignée de la vérité, mais qui n'en reste pas moins leur vision de la réalité. Lors de ma première expérience professionnelle j'avais travaillé quelques temps avec un jeune en BTS de comptabilité, qui sortait tout juste d'un parcours de futur cycliste professionnel. Il nous avait expliqué en détail comment le dopage intervenait dés l'apprentissage des jeunes, dés le niveau amateur, et comment un de ses amis proches en était mort, à 16 ans. Cette semaine, c'est un autre collègue qui nous a raconté comment, alors qu'il faisait quelques simples concours départementaux il y a quelques années, il avait pris l'habitude de prendre un tube et demi de guronsan avant chaque course, afin de "pédaler sans y penser" (pour info un coureur est considéré comme dopé au guronsan à partir d'une consommation de 3 tubes...). Et à quel point la résistance des meilleurs était déjà clairement louche. Au niveau départemental. Et à côté des coureurs, il y a les équipes, les médecins, les organisateurs, les fédérations. Il suffit d'entendre ce soir encore les organisateurs du Tour défendre la poursuite de la course pour comprendre que leur logique n'est toujours pas celle de personnes responsables et honnêtes vis-à-vis du problème qui est devant leurs yeux, mais qui restent obnubilés par la logique économique de l'événement. Intérrogé sur la poursuite du Tour, le directeur d'ASO indiquait ainsi ce soir, dans un numéro de hors-sujet sidérant, qu'il fallait bien sûr continuer de lutter contre le dopage, qu'arrêter le Tour c'était arrêter la lutte anti-dopage, etc. mélangeant ainsi à l'envie deux thématiques différentes, au mépris de la compréhensibilité même de son propos. Clairement sa défense montre qu'il n'a pas d'autres arguments en tête que ceux qui sont purement économiques. On sent qu'il n'a pas le choix. Qu'il pense qu'il n'a pas le choix en tout cas. Il suffit aussi de voir la pléïade d'anciens dopés qui interviennent comme consultants sur le Tour, d'écouter les anciens coupables, comme David Millar, s'offusquer des tricheurs découverts cette année, de lire les articles de presse qui s'extasiaient hier sur les performances des coureurs, et qui aujourd'hui se félicitent du départ de Rasmussen, relayés sur ce point par maintes commentateurs officiels, comme si l'éviction d'un seul coureur pouvait suffire à rendre sa pureté à l'épreuve. De voir aussi ce soir le reportage de la chaîne télé de l'équipe, qui, l'air de rien, montre en fond d'écran un sondage récupéré quelque part sur un site Internet italien ou espagnol dans lequel les personnes interrogées sont majoritairement favorables à la poursuite du Tour en livrant un commentaire neutre qui dit juste en substance que "certains sites interrogent même leurs lecteurs sur le fait de poursuivre ou non le Tour !" mais délivrant en filigrane le message "mais vous avez vu, ils ont l'air plutôt pour". Sur les sites français que j'ai rapidement lu, je n'ai vu que des sondages négatifs sur cette question. Mais on connait les liens économiques qui unissent L'Equipe au Tour de France. Je ne suis pas un spécialiste du Tour, je ne cherche pas à faire semblant du contraire. Mais quand autant de faisceaux de présomptions montrent une telle convergence, cela forme des convictions. C'est une machine complète qui doit être modifiée, et bien au-delà de ce que les organisateurs du Tour, à l'instar d'un Christian Prudhomme, prônent, puisque lui-même affublé de son compère d'ASO continue à mettre la tête dans le sable en ne disant pas la vérité telle qu'elle est, en ne reconnaissant pas ce que beaucoup savent : le Tour, s'il n'est plus dopé, ne sera plus le Tour, ne rapportera plus autant d'argent, ni aux sponsors ni aux médias. Car les performances qu'on y verra seront bien moins impressionnantes. On l'a d'ailleurs déjà entrevu étrangement cette année, lorsqu'au début du Tour, aucun champion écrasant la course ne se détachait du lot, au grand dam des journaux qui savent que les exploits font plus vendre que la probité.