Crée en 2000, le Conseil du Développement Durable vient de subir une refonte importante. Fabienne Brugère, sa présidente évoque les enjeux de cette instance citoyenne et participative
«Les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde, il s’agit maintenant de le transformer.» C’est peut-être pour contredire cette maxime de Marx que Fabienne Brugère s’est engagée à présider le conseil de développement durable. Ce professeur de philosophie entame, en effet, au sein de l’instance un mandat de trois ans qu’elle espère prolifique.
La 1ère mandature du conseil achevée, quel bilan en tirez-vous ?
L’ancien conseil souffrait d’un certain essoufflement et n’était pas suffisamment indépendant. L’instance beaucoup plus administrative n’était pas non plus assez liée avec la société civile.
Concrètement, sur quoi va réfléchir le C2D nouvelle version ?
Il s’agit d’un conseil de développement durable émanant de la CUB. Il va réfléchir à la notion d’agglomération, sa diversité. Le texte de refondation implique aussi de donner une nouvelle orientation au conseil . C’est-à-dire qu’il ne traitera pas seulement de questions environnementales mais aussi des domaines économiques et sociaux. L’autre objectif est de renforcer le dialogue entre le milieu politique et les citoyens.
Par quels moyens ?
Tout au long de l’année, des groupes de travail vont produire des rapports sur des thèmes tels que la mobilité ou l’identité de l’agglomération bordelaise. De nouvelles propositions seront ainsi remises aux élus pour les aider à prendre des décisions. Certains dossiers seront prioritaires comme la question du mode de scrutin des agglomérations.
Qui compose cette instance ?
Le conseil compte pour l’instant une centaine de membres, divisés en 5 collèges : les acteurs économiques et syndicaux, des représentants d’institutions publiques, le monde associatif, des personnalités qualifiées, et des représentants territoriaux des communes. Chaque membre participe à un seul groupe de travail pour assurer un meilleur suivi.
Propos recueillis par Carine Caussieu
Un rôle décisif pour l’agglomération
La ville de Bordeaux possède aussi depuis peu son conseil scientifique du développement durable. Mais comme son nom l’indique, il ne dépasse pas l’échelle de la cité et intervient notamment dans le domaine du recyclage des déchets. Dans d’autres agglomérations françaises, les conseils de développement sont reconnus à part entière pour leur rôle. Ainsi à Lille, ils ont permis aux jeunes de participer aux discussions publiques et à la vie politique de l’agglomération. Tables rondes et séances publiques seront organisées dans l’année à venir. En attendant, la première assemblée plénière se déroulera mercredi prochain.