Le CAN (Centre d'art de Neuchâtel)
est un de ces centres d'art contemporains dans des décors
intérieurs d'anciennes usines. Pas l'extérieur.
L'extérieur est tout ce qu'il y a de vieille ville, avec un
très beau café à côté, Chauffage
compris, depuis lequel on peut accéder directement au CAN.
Quoi de mieux?
Le CAN, donc, a organisé
un laboratoire d'été. Le Summerlab. Deux artistes qui
y ont participé se retrouvent dans l'exposition actuelle,
Masse critique.
Kilian Rüthemann
(1979, vit et travaille à Bâle) et Niklaus Wenger (1978,
vit et travaille à Berne). Quelques caractéristiques de
leurs travaux: utilisation de matériaux bruts ou en voie de
transformation (sel, ciment, carton, asphalte, plâtre, etc.),
interventions sur le site, refus du marché de l'art.
Niklaus Wenger, par exemple, a arraché
le revêtement en plastique du sol dans un passage, l'a replié
sur le mur en vague qui masque le passage. Il s'est associé à
Kilian Rutheman pour deux oeuvres murales: murs creusés selon
des critères précis avec les décombres au pied.
Celui-ci a imaginé les plaques de sucre fracassées au
sol dont on voit une photo ci-dessus, qui continuent de fondre
pendant l'exposition.
A la cave et dans le studio,
Massimiliano Baldassarri (1968, vit et travaille entre
La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel et Genève) propose une
installation. Il chantait dans le groupe rock Autopsy disparu il y a
dix ans. Lla reformation du groupe aujourd'hui dans le but de
rejouer un disque datant de 1995 est le prétexte de son
travail sur le souvenir et le revival. Concert enregistré,
reliques, météore. Intéressant.
Centre d'art Neuchâtel, 37, Rue des Moulins, 2000 Neuchâtel, Masse critique, jusqu'au 30 novembre.