C’est au tour d’Hervé de nous recevoir chez lui pour terminer cette série de repas/dégustations.
Bien installés, nous attaquons rapidement le 1er Blanc.
Il s’agit d’un Puligny-Montrachet 1er Cru “Les Folatières” 2002 du domaine Leflaive
La robe relativement évoluée va perdre en intensité et rajeunir sur le 2ème verre.
Le vin va se présenter très différemment entre le 1er et le 2ème service.
Nez et bouche au départ sont sur le miel, le citron confit et des fruits mûrs, c’est même riche avec un léger grillé.
La suavité et la qualité de texture me fait penser au Domaine Leflaive mais je serais sur Meursault plutôt que sur Puligny.
La bouche n’est pas totalement en place et évolue rapidement.
D’un coup le vin va très rapidement changer, la robe va s’éclaircir très vite, le nez et la bouche récupèrent à la fois une jeunesse, une structure et une acidité qui n’étaient pas apparentes jusque-là.
Le vin est encore changeant, sa volte-face (dans le bon sens) semble montrer qu’il n’est pas encore prêt, mais en tout cas déja bien plaisant à boire.
Avant de passer à table, nous entamons le second Blanc de la soirée, il s’agit de 2 demi-bouteilles:
Riesling Schlossberg cuvée Inédite2003 du Domaine Weinbach
La robe intense sur le jaune or.
Très joli nez sur la mandarine, le citron, le miel et la noix.
En bouche, nous avons de légères notes pétrolées, une corbeille de fruits exotiques et une légère pointe d’acidité qui étire la finale et rends ce vin très digeste.
La sucrosité se ressent en bouche sans toutefois être gênante.
Très réussi sur ce millésime de chaleur.
J’aime beaucoup.
Le vin s’accordera bien avec l’entrée, de très belles noix de saint-jacques posées sur un lit de poireaux.
Nous passons ensuite à la 3ème bouteille, qui accompagnera parfaitement un faux-filet farci en croûte et ses girolles, c’est:
Volnay 1er Cru “Les Champans” 1999 de Dominique Laurent
Superbe robe rouge clair, on dirait du sirop de grenadine.
Le nez est sur les fraises écrasées avec en fonds des notes épicées.
L’attaque est franche sur la fraîcheur des fruits rouges.
Les défauts d’un boisé et d’une sensation d’alcool un peu trop présents notamment sur la finale s’estompent en mangeant.
L’accord met-vin est ici parfait et ce d’autant que le plat est parfaitement réalisé.
Merci à Gaëlle, l’épouse d’Hervé pour sa cuisine.
La bouteille suivante est : Château Talbot 1986
La robe est déjà bien tuilée sur les bords; orangée, elle laisse présager d’un vieux nettement plus vieux.
Le nez confirme l’examen visuel avec des notes de cuir, de fruits a noyaux, kirsh, de fourrure,un côté musqué même.
En bouche, la matière reste fraiche, les arômes sont sur le poivron, le tabac et les pruneaux ainsi que les champignons.
La longueur est relativement courte et la bouche durcit en finale.
Cette bouteille devait être meilleure 10 ans plus tôt, elle commence à accuser son âge.
Correcte sans plus.
La 5ème bouteille se dégustera pour elle-même, il s’agit de la Côte-Rôtie Mouline 2003 de Guigal
La robe est ici bien plus profonde et d’un pourpre foncé.
Le nez est sur le cassis, le zan, la muscade et la pivoine ainsi que sur l’orange sanguine.
C’est très mur et gourmand, l’effet millésime 2003 est repéré par tous.
La bouche est solaire, puissante avec pas mal d’alcool , on est sur du velours.
Les tannins fins et soyeux sont très bien intégrés, le boisé est exotique et très bien travaillé.
Certains trouveront une pointe mentholé, d’autres des arômes de noix de coco et de caramel.
Une légère acidité permet néanmoins de garder un bel équilibre
C’est extrême pour un vin français mais le millésime en rhône l’est également et ce vin fait clairement partie des ténors de 2003 par sa puissance, sa persistance en bouche et sa gourmandise.
Merci Hervé pour cette bien belle bouteille !!
Pour terminer sur les vins et sachant que notre hôte aime bien les vins à maturité j’ai amené une demi-bouteille de:
Château Brillette 1949 Moulis
La bouteille acquise il y à peu est d’aspect impeccable en tout point.
Seul le bouchon s’effritera complètement et devant l’impossibilité de l’extraire proprement je décide de le pousser dans la bouteille et de servir directement dans les verres après filtrage.
La surprise sera très bonne.
La robe est d’un ton plus foncé que le Talbot 1986.
Le nez lui est pour moi supérieur.
Bien entendu cela sent le vin vieux mais l’intensité est toujours la, les notes tertiares sont présentes avec des champignons,des pruneaux,de la terre humide.
En bouche, là aussi le vin est très vivant, seule la finale et la tenue à l’air dissipera peu à peu le plaisir de ce vin qui malgré ce contenant peu approprié pour la garde se révèlera bien meilleur qu’espéré.
Pour terminer le repas nous allons gouter un Rhum à la vanille naturelle rafraîchi au freezer qui scellera la réussite de cette nouvelle dégustation ou l’amitié, la décontraction et le plaisir furent les maîtres mots de ces rencontres.
Un grand merci à tous