Difficile parfois de changer les mentalités
La promotion des logiciels libre peut se révéler être une véritable croisade. Difficile de changer les mentalités de ceux qui, depuis des années, utilisent Internet Explorer pour surfer sur le net, Outlook Express pour lire leurs mails, Word et Excel pour la bureautique. Le simple fait qu'il existe une alternative à ces logiciels est souvent une découverte pour eux. Ils ne voient généralement de toute façon pas l'intérêt de changer de logiciel, le leur marche très bien. Apprendre qu'il existe une alternative à Windows est difficilement concevable. Pour eux, c'est forcément moins bien et plus compliqué de toute façon. Dites leur : oui, mais c'est gratuit. Ils vous regarderont alors avec des yeux de merlans frits : "parce que Windows est payant ? Moi, on me l'a livré gratuitement quand j'ai acheté mon ordi".
Utilisateur d'Open Office depuis pas mal d'années maintenant, je dois avouer que cela ne m'a pas toujours été simple de faire accepter ce logiciel autour de moi. Au travail, je suis encore bien souvent obligé d'enregistrer mes travaux sous word, ou plus généralement de les convertir en PDF avant de les transmettre à mes collègues. Cela ne facilite pas toujours le travail collaboratif, et beaucoup voient la multiplication des format et un changement des habitudes de travail, plus comme une contrainte que comme une véritable progression.
Quand on utilise un logiciel depuis des années, on oublie trop souvent que, passer de Wrd à Open Office, cela nous a pris pas mal de temps. Sauter le pas de Windows à Linux n'a pas toujours été une partie de plaisir (d'ailleurs, personnellement, je n'ai toujours pas sauté le pas...). Pas facile dans ces conditions de se mettre dans la peau d'un newbie, qui en plus n'a pas la même compréhension de l'outil informatique, ni la même approche face à ordinateur, que pourrait avoir un geek. Pour un geek, l'ordinateur n'a aucun secret pour lui. Pour un utilisateur lambda, l'ordinateur, c'est un peu une boite noire magique. D'où le faussé qui se creuse parfois entre les partisans des logiciels libre et les utilisateurs. Car au final, ce qui fait la force des entreprises commerciales, c'est de savoir vendre aux gens des logiciels dont ils n'ont pas besoin, et les rendre au final dépendant de ces logiciels.