L'indice d'activité du secteur des services (ISM) pour octobre aux USA a atteint son niveau le plus bas jamais atteint depuis sa création à 44,4 en deçà des 47,5 attendus et après 50,2 en
septembre. En allant dans le détail :
- la composante de l'emploi est la plus faible de toutes à 41,5 alors que les nouvelles entrées de commandes tombent à 44,8 après 50,8 le mois précédent.
- comme pour l'indice d'activité manufacturière paru il y a 2 jours (Cf. Economie : l'activité industrielle se dégrade
toujours) les 'prix payés' dans le secteur dégringolent de 70 à 53,4. Nous sommes très
loin du pic décennal à 84,5 en juin dernier.
En terme d'emploi, l'enquête ADP a fait ressortir des pertes d'emploi à hauteur de 157 000 postes en octobre contre - 100
000 attendus après - 28 000 en septembre (chiffre initialement annoncé à - 8 000)
A confirmer avec la stat officielle vendredi, mais ceci semble indiquer que l'économie est entrée dans une phase de destruction de l'emploi assez massive.
En Europe, l'activité des services est au plus bas depuis 10 ans à 45,8 après 48,4 en septembre et ressort sous les 46,9 attendus. En Allemagne, l'activité passe en zone de contraction à 48,3
après 50,2 en septembre. En France, l'indice ressort à 47,5 et à 45,7 en Italie. Le secteur des services espagnol s'effondre à 32,2 au sein d'une économie qui connaît une envolée de son taux de
chômage mois après mois (Ci-dessous la courbe des demandeurs d'emploi selon le Ministère de l'emploi espagnol)
Figurant pendant des années parmi les économies occidentales les plus dynamiques (notamment grâce à l'immobilier et à la croissance de l'endettement des agents économiques), l'état espagnol engrangeait un excédent budgétaire année après année qui lui a permis de mettre en place d'ailleurs un des premiers plan de relance économique au printemps. La vitesse de la dégradation est telle que les recettes fiscales sur les neufs premiers mois de l'année sont en baisse de - 13 % en ce qui concerne la TVA et même de - 30 % pour l'impôt sur les sociétés. Les comptes publics verront les anciens excédents se muer en déficit budgétaire pour 2008 puisque celui-ci s'établit d'ores et déjà à fin septembre à - 1,25 % du PIB du pays.
L'action ArcelorMittal décroche à Paris de - 15,49 % en raison de données comptables pour le 3 ème trimestre inférieures
aux prévisions mais toujours solides dans l'absolu puisque le bénéfice net s'est établi à 3,8 milliards $ contre 2,96 au 3ème trimestre 2007.
→ Ce sont surtout les perspectives qui inquiètent les marchés puisque le groupe avait annoncé il y a quelques jours une baisse de sa production de 15 % qu'il vient de porter à 30 % avec des
baisses sur certains sites allant bien au-delà.
Nouveauté dans le discours d'un 'géant' industriel (Arcelor = N°1 de l'acier, 326 000 employés dans 60 pays) : le désengagement à hauteur de 10 milliards $ de dettes apparaît dans les
objectifs du groupe, au côté des objectifs très classiques de croissance et de rentabilité.
Les institutions financières nettoyaient leurs dettes. Désormais ce sont les groupes industriels qui entrent dans cette vague du "désendettement".
Le Dow Jones reperd 3 % en début de soirée. Si le l'euro confirme sa vigueur d'hier à 1,30 $, le pétrole en revanche recède près de 7 % à 65/66 $ le baril.