Sorj CHALANDON
Ils sont sept, comme les sept jours de la semaine.
Ils sont sept à venir nuit et jour chacun à leur tour à Ker Ael, la maison de Etienne et Fauvette, sept à ouvrir les volets, fleurir la maison, allumer les lumières, nettoyer, changer les draps, lire des poèmes, faire des mots croisés, remonter l'horloge, briser le silence... pendant qu'au grenier la lampe d'Etienne continue d'éclairer la nuit. Ils sont sept amis à avoir promis, sur l'impulsion du Bosco, le frère d'Etienne, ancien marin qui tient le bar de ce petit village de Mayenne ; sept à vouloir éviter l'inévitable, à combattre la mort et tenter de garder intact l'amour immense du vieux couple.
Mais le temps poursuit son oeuvre, inexorablement, et dix mois après la promesse, plusieurs d'entre eux voudraient reprendre leur parole, comprendre aussi ce qui les a poussé à faire ce qu'ils font, pourquoi c'est si important pour Etienne et Fauvette, et pour le Bosco. Au bout de combien de temps peut-on dire qu'on a tenu sa promesse ?
Je suis assez mitigée face à ce livre, que j'ai classé dans "Je n'ai pas aimé", mais que j'ai malgré tout trouvé émouvant. L'amitié indéfectible qui unit les sept personnes est rare et j'ai été également touchée par l'amour du Bosco pour son frère, par la fidélité de cet homme, tant à son passé qu'à ses croyances, ses rêves d'enfants. Mais en même temps, j'ai été dérangée par ces rituels que j'ai trouvés vains. Qui, même s'ils sont dictés par l'amour et l'amitié, ne servent qu'à entretenir un leurre : la mort est bien une fin, et les quelques artifices utilisés ne peuvent malheureusement pas faire revenir les êtres chers disparus, ni sauver leurs âmes. Seul l'amour et la flamme du souvenir que chacun entretient au fond de son coeur le peuvent...
Un très bel article de Laurence sur Biblioblog, qui a beaucoup aimé, de même que Karine . Clarabel est plus mitigée et Laure n'a pas aimé.