Voici les morceaux choisis de cette première partie d’interview publie sur le site de L’Usine Nouvelle :
En France, il faut apprendre à travailler en réseau, à changer. Comprendre qu’il est possible d’être à la fois partenaire et concurrent. Pour un patron de PME, l’idée que l’autre ait la même info que lui est insupportable. Dans la réalité, dans le monde industriel, si vous donnez la même idée à trois entreprises, chacune l’exploitera différemment. S’imaginer qu’avec la même information tout le monde fait la même chose, c’est une hérésie. Partager n’enlève aucun avantage concurrentiel, bien au contraire. C’est une révolution à faire, mais les français sont individualistes.
(…) Avec l’exigence d’immédiateté, près de 20% de l’information qui circule au travers des médias est fausse ou tronque selon nos calculs. Ce qui est vrai dans les médias est aussi vrai dans les entreprises. Si vous ne partagez pas cette information, vous ne la recoupez pas. Quoi de mieux pour la recouper que de la partager avec des entreprises du même domaine ? Si elle est avérée tant mieux, à l’inverse cela peut éviter une catastrophe. Cette exigence du travail en réseau est nécessaire.
(…) Donner de l’information d’Etat à une entreprise n’est pas une démarche naturelle pour un français. Un des problèmes que l’Etat doit résoudre consiste à trouver le moyen d’apprendre à travailler main dans la main, administration et privé. En respectant les lois bien entendu. (…) Mais il y a des freins psychologiques dans les administrations pour donner de l’information aux entreprises. C’est dommage, car si on donne l’information aux entreprises, elles auront un avantage. Cet avantage créera de l’emploi de demain. L’IE, c’est l’emploi de demain, garder un niveau de compétitivité suffisant pour qu’il y ait un minimum de délocalisation etc. Tout le reste c’est du vent.
Il estime que dans “20 ans, nous aurons réussi”, j’ai hâte!