Sur les 11 000 postes d'enseignants chargés d'éduquer les enfants au sein des RASED (Les Réseaux d'Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté) 3000 postes vont être supprimés dès la prochaine rentrée et les maîtres réaffectés dans des classes normales. Certains syndicats d'enseignants ont d'ailleurs décidé de lancer un mouvement de protestation pour s'opposer à la casse organisée par M. Darcos, le ministre de l'Education nationale. « La mesure passe d'autant moins bien, écrit le journal « Le Monde » que M. Darcos avait, en amorçant en octobre 2007 sa réforme de l'enseignement primaire, promis de "mettre le paquet" pour "diviser par trois l'échec scolaire lourd" en primaire d'ici à la fin de la législature. » On ne prend pas du tout le chemin de la satisfaction de ces ambitions.
Lors de la réunion de la section socialiste de Val-de-Reuil, Jean-Luc Léger, un spécialiste des questions para-éducatives et para-scolaires, a par ailleurs interpellé les responsables nationaux du Parti socialiste sur le silence dont il font preuve à l'égard des mesures ministérielles et sur leur absence lors des manifestations de rues. « L'éducation populaire, a-t-il assuré, est en danger et ce sont des milliers d'emplois qui risquent d'être supprimés. » Il a cité l'exemple de la Fédération des œuvres laïques de l'Eure (la FOL) qui va devoir se séparer de plusieurs collaborateurs faute d'aides de l'Etat.
Voilà pourquoi il devient urgent et nécessaire de « réarmer » la puissance publique comme le proposent plusieurs signataires des motions soumises au vote des militants. C'est le cas des motions Aubry et Hamon, notamment, qui ont placé les services publics au cœur de leur projet. Souvenons-nous, quand même, que le ministre Darcos avait, il n'y a pas très longtemps, accusé les enseignants de maternelle de passer leur temps à « changer les couches des élèves » (sic). Quand on sait combien ce cycle est décisif dans l'apprentissage de la langue, des techniques manuelles et de la sociabilité…de la part d'un ministre c'est faire preuve d'ignorance crasse.
Lors des questions orales posées aux ministres, mardi dernier à l'Assemblée nationale, M. Darcos a répondu avec un certain mépris au parlementaire qui le mettait en cause.
Il a oublié que, jusqu'à présent, les maîtres spécialisés travaillaient auprès de petits groupes d'élèves, dans plusieurs écoles, en plus du maître de la classe et pendant le temps scolaire. L'aide spécialisée est adaptée à chaque élève en difficulté. Après une étude et une évaluation des difficultés de l'enfant, un projet d'intervention est proposé non seulement à l'élève, à l'enseignant mais aussi aux parents. À chaque fin de trimestre, l'enfant est évalué et le projet réadapté en fonction des résultats obtenus. Pourquoi remettre en cause ce système qui, pour faire vraiment ses preuves, a besoin de temps, de confiance et…d'argent ?