Flammarion, 149 pages
Résumé:
«Les femmes qui écrivent vivent-elles dangereusement ? Certaines d'entre elles - pour qui l'écriture nécessite solitude, rupture du lien social, repli dans un cercle familial choisi, souffrances intérieures exacerbées, corps négligé, mais cerveau en ébullition - manquent de pitié pour elles-mêmes, meurent jeunes, en pleine lucidité, faisant face aux terreurs suprêmes.» Laure Adler
Mon opinion:
À travers de nombreux portraits de femmes - de Jane Austen à Carson McCullers, en passant entre autres par les soeurs Brontë, Colette, Selma Lagerlöf, Agatha Christie, Anne Frank, Marguerite Duras, jusqu'à quelques contemporaines - les auteurs retracent l'histoire des femmes et de l'écriture. Les portraits sont classés par catégories, puis par époques. Les photos (ou parfois les tableaux) de ces femmes sont splendides; leurs vies sont captivantes. Des premières aïeules jusqu'aux femmes qui ont écrit pendant la guerre, c'est un véritable livre d'histoire des femmes qui s'offre à nous. Les femmes qui écrivent vivent dangereusement. La notion de danger peut être très différente selon le pays de résidence et la condition sociale. Le danger peut être lié à la précarité de ce travail et aux notions alimentaires, alors que le danger peut prendre une tout autre forme pour une femme qui vit dans un pays répressif et dictateur. À l'époque, les femmes qui écrivaient vivaient dangereusement puisqu'elles bouleversaient la répartition traditionnelle des tâches. Il fallait alors affronter le regard de la société. Une femme devait rester à la maison à faire des enfants. Entre les couches, les repas et tous les travaux de la maison, il restait peu de temps pour se livrer aux travaux d'écriture et de recherches qu'engendrent la création d'un roman. Tous les portraits sont différents et à la fois, semblables dans leur quête d'écriture. J'ai été très touchée par celui de Lilli Jahn, que je ne connaissais pas. Il ne fait pourtant qu'une page, avec une photo. Son regard et son histoire sont venus me chercher...
Les femmes qui écrivent vivent dangereusement est un très beau livre à découvrir. Beau à regarder. Intéressant à lire.
Un extrait:
"Une femme qui écrit n'est pas une passeuse de langue, une contrebandière de mots, une pourvoyeuse de sens, une chasseuse qui met dans sa gibecière quelques formes nouvelles.
Une femme qui écrit est la créatrice d'un univers, une semeuse de désordre, une personne qui se met en risque et qui ignore le danger, tant sa tâche la requiert, une personne qui invente la langue, sa langue, notre langue."
p.8
10/10