Quant au film, c'est lui-même une arnaque. Même pas sorti dans les salles américaines, il débarque buzarrement dans nos cinémas à nous, histoire sans doute d'essayer d'amortir un minimum les cachets des deux has-been qui y apparaissent. À ma gauche, Meg Ryan, ex-reine de la comédie romantique, qui préfère depuis quelques temps les tables d'opération aux plateaux de tournage. Alors c'est sûr, c'est du beau boulot : mademoiselle Ryan a l'air d'avoir 19 ans et demi. Sauf qu'elle a perdu tout le charme et le piquant qui faisaient sa personnalité. À ma droite, Antonio Banderas, que seul Robert Rodriguez continue à faire tourner de temps en temps (espérons pour lui qu'il y ait un Spy kids 5 ou un Desperado 3). Antonio est forcément ravi d'être là, puisqu'il se trouve face à une femme bien mieux liftée que sa propre épouse, Melanie "plastoc" Griffith, qui a elle aussi disparu de la circulation.
Ces deux-là cabotinent un max, et semblent même s'amuser à interpréter les dialogues hauts en couleurs du film de George Gallo. Pour situer le niveau, disons qu'un duo composé de Francis Perrin et de Judith Magre, mais il y a vingt ans, aurait tout aussi bien défendu un texte faisant passer toute comédie de boulevard pour du Bergman. Quiproquos pachydermiques, gags supra téléphonés, platitude de la mise en scène : tout y est pour faire passer un moment exécrable à un ou deux pauvres naïfs ayant cru un instant retrouver la Sally de Rob Reiner ou le Zorro de Martin Campbell. Ils en seront évidemment pour leurs frais.
1/10