On peut penser ce que l’on veut de l’élection de Barrack Obama à la présidence cette nuit. De toute manière ce blog n’est pas fait pour parler politique. Mais une chose est sûre, c’est un changement majeur pour les Etats-Unis, qui indiquent ainsi une certaine évolution des consciences. Du coup, c’est l’occasion rêvée pour faire un petit dossier traitant de l’image présidentielle dans la production américaine. Les présidents sont nombreux au cinéma ou à la télé, donc je ne serai en aucun cas exhaustif. C’est juste quelques films à voir ou à revoir sur le sujet…
Les présidents au cinéma US – Reflet d’un certain état d’esprit
Au vu de la couleur de peau du nouveau président nord-américain, dur de ne pas faire un lien immédiat avec la série 24h Chrono. La toute première saison à lieu le jour des primaires, alors que pour la première fois un candidat noir à la possibilité de décrocher le siège de la Maison Blanche. David Palmer (Dennis Haysbert) y incarne le candidat quasi messianique, presque exempts de défauts qui va tout faire pour mener sa campagne malgré les menaces qui pèsent sur lui. Les créateurs de la série ont senti le vent tourner en proposant cette situation originale. Mais aujourd’hui, vu ce qui s’est décidé la nuit dernière, on ne peut s’empêcher de penser qu’ils ont été prophétiques.
La mauvaise nouvelle est que Palmer se fait presque tuer à la fin de la saison 2 et définitivement refroidir au début de la cinquième. Une situation qui fait forcément écho à l’assassinat de JFK (qui n’est qu’un des quatre présidents américains à avoir été assassinés). Son frère Wayne Palmer (D.B. Woodside) prend la relève dès la saison 7, faisant une fois de plus écho au clan Kennedy. Alors oui, dur de ne pas faire le lien entre Obama et Palmer, dur de ne pas se dire que les quatre années qui vont venir vont être paranoïaques pour le nouveau président, et dur de ne pas espérer la présence d’un Jack Bauer dans son entourage. Seul l’avenir nous dira ce qu’il en est.
Puisque l’on parle des Kennedy, il faut forcément nommer deux films traitant de deux figures mythiques de cette famille maudite. Oliver Stone, réalisateur engagé politiquement (et qui a également signé le tout récent W et un film sur Nixon avec Anthony Hopkins) s’intéresse à JFK dans un film éponyme via un angle d’attaque intéressant. Plutôt que de se concentrer sur la vie et la mort du président, il démarre son film juste après l’assassinat. Le procureur Jim Garrison (Kevin Costner) va mener une enquête qui va très vite dessiner les contours d’un complot mettant en jeu des personnalités nombreuses et puissantes. Une thèse qu’il défendra mais qui ne sera pas entérinée. Pour ceux qui seraient passionnés par le sujet, je ne saurai que trop conseiller l’excellente trilogie de James Ellroy (American Tabloïd, Death Trip, le troisième étant encore à paraître), traitant des liens étroits entre politique, mafia, CIA, FBI et groupuscules divers. Une vraie claque et une vraie leçon d’histoire.
John Fitzgerald est le plus connu du clan Kennedy, mais son frère Robert, alias Bobby a également connu un destin tragique. Emilio Estevez, acteur qui a mal géré l’arrivée des années 90 dans sa carrière, réalise ce film racontant les destins croisés de plusieurs personnages travaillant au sein de l’hôtel Ambassador où eu lieu le drame. Au travers de ces petites histoires qui vont croiser l’Histoire, il décrit une Amérique enterrée dans ses problèmes raciaux et inégalitaires. En se concentrant sur les deux heures qui précèdent la mort du sénateur Robert F Kennedy, probable successeur de son frère, il démontre que les démons de l’Amérique ont la dent dure…
Mais le cinéma américain c’est aussi de bons gros navets qui tâchent. Le plus beau d’entre eux doit sûrement être Air Force One. Dedans, un président américain joué par Harrison Ford va se battre avec de méchants terroristes russes. Mais heureusement, le président, c’est pas un payday et il casse la figure des terroristes, que même Jack Bauer et Chuck Norris c’est des fiottes à côté. L’allemand Wolfgang Peterson arrive à signer un film encore plus débilement patriotique que ce qu’aurai pu pondre le plus républicain des réalisateurs. Harrison Ford prouve qu’on peut être à la fois un président et un ninja, et çà c’est trop la classe. N’empêche, rien que d’en parler, ca me donne envie de le revoir pour une belle tranche de rigolade.
Autre président amusant : celui incarné par Jack Nicholson dans Mars Attacks. A la fois cabot, cynique, faussement réunificateur et profondément crétin. Se voulant pour la paix, il est particulièrement déçu de se rendre compte que les martiens veulent plutôt la guerre. Il connaîtra un destin tragique, empalé sur un drapeau martien…
Last but not least, dans cette évocation des présidents nanars, Independence Day. Bill Pullman, président des naméricains, et par extension du monde est un ancien pilote de chasse, qui n’a rien d’autre à foutre que de monter dans un avion pour envoyer un escadron suicide se battre contre ces enfoirés de martiens. Heureusement, un virus lancé depuis un eBook va sauver la terre. Le réalisateur Roland Emmerich, aussi allemand que Wolfgang Petersen, fait une sorte de duel entre celui qui ira le plus loin dans le crétinisme assumé. A l’époque Independence Day faisait bien rire tellement il fleurait bon le patriotisme crétin avec les Etats-Unis qui sauvent le monde. Aujourd’hui il a définitivement sa place au parangon des nanars.
Je pourrai continuer encore longtemps, en évoquant la série A La Maison Blanche (West Wing) avec un Martin Sheen président, Le Président et Miss Wade avec Michael Douglas, et encore plein d’autres films… mais j’ai fait cette petite sélection sérieuse ou amusante en espérant vous faire découvrir ou re-découvrir quelques films…