La Pref’ anticipe «l’effet retard»

Publié le 05 novembre 2008 par Bordeaux7
Le représentant de l’Etat a réuni hier les acteurs du monde économique pour faire un point sur la crise et rappeler leurs obligations aux banques
Il n’y a pas péril en la demeure, mais, à l’inverse du nuage de Tchernobyl, la crise financière et économique ne s’arrêtera pas aux frontières de l’Aquitaine. C’est en substance le message qu’a voulu faire passer hier l’Etat, au travers du préfet de région Francis Idrac, à l’issue d’une réunion à la Préfecture. Une réunion qui rassemblait tout ce que l’Aquitaine compte de banquiers, de spécialistes économiques et financiers et de représentants des entreprises. Autour de la table, Francis Idrac avait ainsi réuni les directeurs régionaux des principales banques françaises, le patron régional de la banque de France, le Trésorier payeur général (TPG), le directeur de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) le directeur d’Oseo Aquitaine (l’organisme public de financement des PME) ou encore le représentant du MEDEF. Le but : «effectuer un diagnostic de la situation locale et suivre les engagements pris par les banques au niveau national.» En clair, faire un point de situation dans une situation tendue et, pour le Préfet, rappeler aux banques leurs obligations envers les entreprises après le plan national (ndlr : 320 milliards d’euros débloqués pour permettre aux banques de se refinancer) lancé il y a quelques jours. «J’ai appelé les banques à ne pas faire preuve de prudence excessive», a expliqué Francis Idrac. Car si la crise est déjà là et que des entreprises ont déjà manifesté leur souhait d’obtenir des aides de l’Etat, «l’effet retard» devrait quant à lui être ressenti dans les semaines et les mois qui viennent. «Nous constatons une augmentation des demandes d’aides de la part des entreprises, mais pour le moment rien de catastrophique, expliquait Yves Ratel, le président de la CCI de Libourne, à la sortie de la réunion. En revanche, nous sommes inquiets pour le premier trimestre 2009.» Et cet effet retard était dans toutes les bouches. «A l’heure actuelle, il n’y a pas de sinistres avérés, ajoutait Francis Idrac, mais des soucis et des inquiétudes.» Une nouvelle réunion avec les mêmes participants est programmée pour la mi-décembre. En attendant, une cellule de veille hebdomadaire est charger «d’alerter en cas de besoin.»
Sébastien Marraud