Analyse
La victoire est désormais assurée pour le candidat démocrate. Cependant, le plus dur reste à faire
L’histoire s’invite à la Maison Blanche. Après deux ans d’une éreintante campagne, Barack Obama a gagné son pari. Il est devenu le premier président noir américain, en remportant une nette victoire sur John McCain. Incroyable épilogue d’une saga politique qui avait débuté un jour de février 2007, quand le jeune sénateur de l’Illinois, encore quasi inconnu du grand public, se lançait dans la course présidentielle.
A l’époque, Obama n’avait eu qu’une seule occasion de briller sur la scène nationale, lors de son désormais fameux discours durant la convention démocrate de 2004. Mais le phénomène Obama était lancé. Le temps d’une campagne, il a réinventé les règles de la politique, repoussant les frontières partisanes et raciales. Hillary Clinton, autre prétendante démocrate, en fut la première victime, elle qui n’avait pas vraiment pris la mesure du désarroi de l’Amérique après huit ans de présidence Bush et sa volonté de changement. Au final, les électeurs auront donc choisi de ne retenir qu’un message: celui du «changement» promis par Obama. John McCain n’avait aucune chance. Trop lié aux années W, trop républicain pour un pays qui voulait passer à autre chose.
Les ultimes réticences sur l’inexpérience d’Obama ont elles aussi sauté. Il a su gagner durant ces longs mois sur les routes la stature de présidentiable qui est la sienne aujourd’hui.
Reste que les attentes sont énormes pour cet homme de 47 ans, qui va se retrouver à la tête d’une nation minée par la crise économique et toujours déchirée par deux guerres, en Irak et en Afghanistan. Désormais vient le plus dur peut-être pour Barack Obama: ne pas décevoir.ICI