Contemplatif, le film ne cherche jamais à passer pour plus grand que ce qu'il est, assumant son minimalisme de façon frontale et rassurante. Pas de philosophie de bazar, pas de grandes idées développées entre deux silences, pas de leçon de mise en scène. Des miettes en guise de rebondissements, le refus de toute psychologie explicative, comme un Gerry version forestière et sereine. Le duo d'acteurs est juste parfait, le chanteur Will Oldham se révélant particulièrement brillant, entre poupon et vieillard, entre ermite et clochard céleste.
Old joy dure à peine une heure et quart : c'est juste assez pour remplir le coeur et les poumons d'un bien-êre inexorable sans pour autant lasser qui que ce soit. Manque sans doute ce petit quelque chose qui rend les films ultimes et transcendentaux ; mais en y ajoutant quoi que ce soit, Kelly Reichardt aurait probablement violé l'ambition de modestie de ce film en mode mineur mais d'importance majeure.
8/10