C'est donc fait. Barack Obama sera le 44ème président des Etats-Unis d'Amérique, et le premier à ne pas être blanc. Et le moins qu'on puisse dire est qu'il soulève derrière lui un immense panache d'espoir, non seulement en son pays, mais ailleurs dans le Monde.
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Pourtant, être noir ne suffit pas. Certes, il n'est en rien négligeable que, historiquement dominé par les blancs, la plus grande démocratie du monde par sa population élise un homme noir. Bien au contraire, ce fait est en lui-même un formidable espoir, un signe que de l'homme peut advenir, à l'occasion, autre chose que le pire. Mais cela ne saurait suffire : Barack Obama est avant tout un homme politique et sa mission est désormais et avant tout d'ordre politique.
Or être noir ne constitue pas un projet politique. Or, être noir ne fait pas une politique économique et sociale. Or, Barack Obama a pris beaucoup de précautions à faire une campagne au centre, sur un projet politique qui à beaucoup d'égards se résume au thème du changement - "Change" - accompagné du slogan "Yes, we can ! ". On peut d'ailleurs noter avec quelque méfiance qu'en France, Nicolas Sarkozy s'est fait élire sur le thème similaire de la rupture, accompagné d'un "Tout est possible" tout aussi semblable. On voit ce qu'il en a été...
Si Barack Obama a très vraisemblablement une envergure sans commune mesure avec celle de notre tout petit Sarkozy, il n'en reste pas moins qu'il faut craindre que la déception soit à la mesure du formidable espoir que soulève son élection. Il sera un président américain, probablement meilleur que son prédecesseur, probablement plus social, probablement moins enclin à tout miser sur l'efficacité économique de la main invisible, probablement moins cowboy bas-du front sur la scène internationale, et c'est déjà beaucoup. Mais juste et pas davantage qu'un président américain.
Si espoir il faut avoir - et l'espoir est en effet impératif à l'Homme - il est « tout simplement qu’à force de faire campagne sur le thème du changement, le désir qu’il advienne vraiment va peut-être persister et croître suffisamment pour qu’il devienne un jour réalité, du propre fait des gens eux-mêmes, où qu’ils se trouvent et quelle que soit l’alternative voulue. » C'est un immense espoir et qui a l'avantage d'être raisonnablement crédible. Il est formulé en conclusion d'un article particulièrement éclairant que je vous invite à aller lire, écrit par Yannis Youlountas et intitulé Pourquoi la victoire d’Obama ne changera rien - et dont j'aime aussi beaucoup le sous-titre : Se réjouir sans s’illusionner.
Se réjouir sans s’illusionner. Oui, c'est exactement ça. Se réjouir parce que l'élection de Barck Obama va dans le bon sens, ne pas s'illusionner parce qu'on y va doucement... Et il y a en cette élection d'un nouveau président américain d'avantage de menus espoirs qu'une grande espérance - rappelons ici que, selon la doctrine marxiste, la seule espérance réalisable serait la révolution des ouvriers contre l'ordre mercantile établi.
;-)
Où l'on parle de : Et hope, Obama !