Depuis Nouméa, Le Cri du cagou nous informe par la plume de Denis Lemouton du nombre record de haïkus - 982 poèmes - qui ont concouru au Pilou des mots [Papalagui du 7/10/08], organisé lors du 1er Forum francophone du Pacifique, qui s’est terminé samedi et dont Anne Bihan nous a dressé chronique ici .
Chaque participants à ce concours avait droit à trois haïkus au maximum.
Des 24 poèmes lauréats, citons par exemple :
Un kaori, tout droit / Et mon âme inclinée / Jusqu’à terre. (Lina Guerra, pseudo d’une auteure locale bien connue…)
Archipels épars, / Cultures boomerang, / Avenir commun ? (Samir Bouhadjadj)
Sur l’océan bleu, / L’alizé crée des moutons, / Ma vahiné rit. (Michel Fougère), etc.
Bravo aux lauréats… et à cette corne d’abondance de 982 haïkus qui nous donnent l’envie de nous replonger dans les Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau, un hypertexte de poésie combinatoire.
Dans la préface de son livre-objet, Raymond Queneau écrivait en 1961 « Ce petit ouvrage permet à tout un chacun de composer à volonté cent mille milliards de sonnets, tous réguliers bien entendu. C’est somme toute une sorte de machine à fabriquer des poèmes, mais en nombre limité ; il est vrai que ce nombre, quoique limité, fournit de la lecture pour près de deux cents millions d’années (en lisant vingt-quatre heures sur vingt-quatre) ».
(le sonner régulier : deux quatrains suivis de deux tercets, soit quatorze vers.)
Avec cet ensemble de 982 haïkus, on peut rêver à la combinaison d’une poésie calédonienne que l’on pourrait produire… Commençons par les 24 haïkus lauréats, combinons-les à satiété… ou chantons avec Jacques Dutronc, de ce côté-ci du monde :
Cinq cents milliards de petits Martiens
Et moi, et moi, et moi
Comme un con de Parisien
J’attends mon chèque de fin de mois
J’y pense et puis j’oublie
C’est la vie, c’est la vie