PAR BERNARD VASSOR
Les ravages de "La grosse Bertha"
Curieusement, seul l'immeuble où se trouvait 35 rue Saint Georges, le célèbre atelier de Renoir fut atteint. ....... Ce jour là, les allemands envoyèrent un maximum d'obus sur Paris. C'est avec ce gigantesque canon de marine surnommé Bertha, lançait des obus qui après être monté à 35000 mètres et parcouru en 183 secondes une distance de 150 kilomètres, tombait à la vitesse de 700 mètres à la seconde. Les obus étaient marqués de la couronne impériale. Le corps avait un diamètre de 21 centimètres et 50 centimètres de longueur, surmonté d'une fausse ogive en tôle, coiffe conique servant de coupe-vent, la longueur totale était de 1 mètre. Le corps de l'obus présentait deux ceintures de cuivre, et entre celles-ci2 séries de rayures destinées à guider la progression dans l'âme du canon. L'épaisseur était de 7 centimètres à la base et 5 centimètres près du bouchon qui servait à rendre hermétiquement close la chambre à explosif sur laquelle se vissait l'ogive pointue. L'intérieur renfermait 10 kilos de poudre jaune, très tassée dans deux chambres séparées par un diaphragme à évent. ............. Dans cet atelier, Auguste Renoir y vivait avec son frère. Il prenait ses repas dans la petite crémerie juste en face. C'est là qu'il rencontra une jeune fille qui allait devenir sa femme. C'est bien sûr dans cet atelier qu'il réalisa le célèbre "Atelier de la rue Saint-Georges" Cet immeuble avait été la propriété du général San Martin, et celui mitoyen ( le 37 actuel ) avait été acheté par madame Dosne pour son amant Adolphe Thiers-Rastignac qui allait devenir son gendre. D'après le témoignage de Georges Rivière, le père Tanguy montait quelques fois les cinq étages avec sa "pacotille" sur le dos, pour proposer des fournitures diverses, bien qu'il ne fut pas le fournisseur attitré de Renoir.