- Mardi 28 octobre 2008 - Anglomanie, partie 1 : Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et dans les premières
années du XIXe.
- Vendredi 31 octobre 2008, Anglomanie,
partie 2 : Fashionables et
dandys.
1 Photographie de gauche : ‘Un Lion'. Illustration du chapitre de
La Vie élégante (tome second, 1883).
2 Photographie de droite : 'Le Lion'. Illustration de La
Caricature, numéro 102, du 10 Décembre 1881.
Le lion désigne un élégant du moment au XIXe siècle. Ce terme est au milieu de ce
siècle souvent employé à la place de fashionable. C’est au début du règne de Louis-Philippe (1830 à 1848), vers 1830, en pleine époque romantique que ce nom venu d’outre-Manche est utilisé. Balzac écrit dans A.
Savarus (1842) : « À l'incroyable, au merveilleux, à l'élégant (...) ont succédé le dandy, puis le lion ». Le ‘lion’ est un homme en vue. Dans Colifichets (1860) Pommier
le décrit ainsi : « Il est au monde un être (on le
nomme lion, Je ne sais trop pourquoi), dont la profession est de n'en point avoir (...) Il compte pour ancêtre les muguets, raffinés, mirliflors, petits-maîtres, muscadins, merveilleux,
incroyables ». « Je menais une vie de lion, c'est ainsi qu'en ce temps-là, on appelait les élégants du boulevard ; aujourd'hui on les nomme : Gandins » lit-on dans
Calicots (1866) d'Avenel. Alfred Delvau (1867) le qualifie de « frère aîné du gandin, le dandy d’il y a vingt-cinq ans, le successeur du fashionable –qui l’était du beau –
qui l’était de l’élégant – qui l’était de l’incroyable – qui l’était du muscadin – qui l’était du petit-maître, - etc. ». D’après ce même auteur, on appelle 'lionnerie' la « Haute et
basse fashion. ». Ils sont souvent aux premières places des événements mondains. A l’opéra, la loge d’avant-scène est
appelée la fosse aux lions car c’est là qu’ils s’y posent. L'équivalent féminin du lion est la lionne. C'est une femme en vue et à la mode au XIXe siècle, ayant un goût prononcé pour la toilette
et les moeurs libres. « Elle veut monter à cheval, aller à toutes les chasses, à toutes les courses, parier, courir, fumer, devenir lionne enfin » écrit A. Marie dans Les Français
peints par eux-mêmes (1842). C'est aussi une femme ayant un succès mondain et étant un sujet des conversations à la mode. Voici la définition de la lionne qu’en donne le Dictionnaire de
la langue verte d'Alfred Delvau (1867) : « Femme à la mode – il y a trente ans. C’était « un petit être coquet, joli, qui maniait parfaitement le pistolet et la cravache,
montait à cheval comme un lancier, prisait fort la
cigarette et ne dédaignait pas le champagne frappé. Aujourd’hui, mariée ou demoiselle, grande dame ou petite dame, la lionne s’appelle de son vrai nom – qui est drôlesse. » Un chapitre de
Les Français peints par eux-mêmes est consacré à « La
lionne». Le lionceau est un « Apprenti lion, - garçon tailleur qui cherche à se faire passer
pour le comte d’Orsay ou pour Brummel, et qui y réussit rarement, le goût étant une fleur rare comme l’héroïsme. » écrit Alfred Delvau (1867).
3 Photographie de gauche : ‘Lunchs parisiens’. Illustration du
chapitre de La Vie élégante (tome second, 1883).
4 Photographie de droite : 'Perfect Gentleman', Bertall
(1820-1882), La Comédie de notre temps, 1874-1876.
Cette mode pour l'Angleterre donne le « faux Anglais ». Il s'habille 'à
la manière de', et a des tics de toilette comme le (ou la ?) ticket-pocket : petit poche placée à la hauteur droite du paletot, de la jaquette ou du veston … Au XIXe siècle cependant,
certains tics sont des vraies marques d'élégance. Dans ce prolongement apparaît le snob dont je parlerai dans un prochain article. Certains anglomanes sont appelés des gentlemen ou « perfect
gentlemen ». Et puis il y a tout ce qui tourne autour de la high life dont il est question dans un article précédent. Dans le prochain, je parlerai du sport, mot lui aussi anglais, et de
certains élégants qui lui sont associés.
5
Photographie : Publicité du « High life tailor » dans L'Illustration de 1929.
par La Mesure de l'Excellence
publié dans :
La Mode
ajouter un commentaire
0
commentaire (0)
commentaires (0)
créer un trackback
recommander
Précédent : Anglomanie, partie 2 : Fashionables...
Retour à l'accueil