La ministre de l’Intérieur a finalement accepté que la mention géographique du code départemental soit maintenue sur les nouvelles plaques minéralogiques. J’ai déjà évoqué mon attachement à cette information et ce qu’elle réveillait en moi de mon enfance, je n’y reviendrai pas. Si ce revirement ministériel m’a satisfait dans un premier temps, il s’avère en fait qu’il n’est qu’un simulacre, un tour de passe-passe. Le code du département sera bien mentionné sur la plaque mais il le sera pour l’éternité (de la voiture) et sans qu’il fasse référence à quoi que ce soit, si ce n’est au désir personnel du premier propriétaire de la voiture. Vous adorez la Corse et y passez toutes vos vacances, vous pouvez choisir l’un de ses codes départementaux et le faire mettre sur votre plaque. Quand la voiture est revendue, le code subsiste. Moralité quand nous croiserons des voitures, la notion du département ne correspondra plus à rien. Peut-être pourra-t-on s’étonner de voir autant de véhicules immatriculés en Corse, souvenir de vacances paradisiaques ? Tout compte fait, j’ai changé d’avis, je préfère qu’on supprime cette information des plaques et qu’on en reste à cette volonté européenne de la plaque minéralogique du type code à barres (fameux paradoxe qui fait du code le plus sinistre et impersonnel, la représentation la plus précise qui soit de l’objet) bien dans l’air du temps. Bigre ! Je ne me savais pas si moderne.