Démocratie locale

Publié le 04 novembre 2008 par Adamantane

Je suis abonné aux courriels de l'association des cyberacteurs, pour laquelle je fais une modeste campagne d'information, ayant placé dans la rubrique partenariats de ce blogue – voir sur le trottoir de droite, dans l'immeuble du n° 2, l'écriteau Nous pouvons tous intervenir directement dans les processus de décision qui pend à la fenêtre du 4° étage...– un lien vers son site.

Je viens de recevoir cette très courtoise sollicitation :



Cyberaction 279 :  déchets nucléaires et démocratie
Ecrivez aux communes candidates à l'enfouissement de déchets radioactifs sur leur territoire !
Demandez-leur de consulter leurs habitants avant le 31 octobre et de tenir compte de leur vote
L'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) cherche un nouveau site pour y enfouir des déchets radioactifs, dits "de faible activité à vie longue (FA-VL)". Une étiquette anodine, pour qualifier des déchets qui sont rien moins qu'inoffensifs ! Pour en savoir plus...
A ce jour, parmi les 3115 communes démarchées par l'Andra,18 communes ont pris par délibération de leur conseil municipal la décision de se porter candidates à l'implantation de ce site d'enfouissement de déchets radioactifs sur leur territoire. Aucune de ces communes n'a au préalable consulté ses habitants ! Il est permis de penser que les fortes sommes d'argent promises pour "accompagner" la commune choisie ont plus pesé dans ces décisions que les risques sanitaires et environnementaux liés aux déchets radioactifs concernés. Corruption légale ?
Exigez des communes candidates qu'elles consultent leur population !
Nous vous invitons à participer à une action urgente. Celle-ci vise à obtenir l'organisation d'un véritable processus démocratique avant le 31 octobre dans les communes candidates, à savoir :
- informer les habitants, en donnant un temps de parole égal aux opposants et aux promoteurs du projet
- consulter les habitants par un vote à bulletin secret
- organiser enfin une nouvelle délibération du conseil municipal, par vote à bulletin secret, une fois connu le résultat de la consultation
Trois communes ont déjà fait ce choix démocratique (Ville-en-Woëvre, Tréveray, Donjeux). Dans deux d'entre elles, la consultation a eu lieu, et le résultat nous est connu :
- à Ville-en-Woëvre (Meuse), la population s'est prononcée contre le projet à 71,7 %
- à Tréveray (Meuse), la population s'est prononcée contre le projet à 87,8 %
Ecrivez dès aujourd'hui aux communes candidates. Merci pour votre implication et votre soutien !
Très cordialement,
Philippe Brousse  Directeur du Réseau Sortir du nucléaire



L'intention est droite et la cause mérite approffondissement. Et pas enfouissement...
Toutefois, je me pose la question de savoir quelle commune, à la majorité de ses habitants électeurs, va demander à bénéficier du droit de stockage de résidus de fission nucléaire ? Très probablement aucune.
La question complémentaire est alors : que faire des dits résidus. Notre système de vie collective souffre du syndrôme des autoroutes. Je m'explique : lorsqu'il s'agit de définir le tracé d'une autoroute – d'une ligne à haute tension, d'une voie ferrée permettant la grande vitesse, etc. – le cahier des charges populaire est simple :
-l'autoroute doit voir une entrée/sortie à proximité de celle de mon village,
-mais son tracé doit passer sur la commune d'à-côté.
En ville, la demande sera : une station de tram devant ma porte, mais la ligne dans la rue parallèle à la mienne.
Autrement dit, il faut bien que des décisions impopulaires soient prises, en tenant compte sur le long terme de la balance avantages/inconvénients.
Et qui sauf des représentants démocratiquement élus peuvent être habilités à le faire ? S'il faut faire un fine reposer sur les électeurs la responsabilité de ces décisions difficiles, alors à quoi servent la multitude des conseillers municipaux, départementaux, régionaux que notre merveilleux système représentatif engendre ? Il y a au moins 500 000 français qui siègent dans diverses assemblées de tous niveaux. N'est-ce pas suffisant  pour réfléchir un peu, et s'engager ?
Les résidus des centrales d'énergie électrique sont le sous-produit d'un process qui fournit à tous les citoyens des éléments de confort dont bien peu accepteraient de se passer. Ils sont donc une propriété collective. Comment en garantir la répartition équitable ? Certainement pas en demandant uniquement l'avis de quelques uns. Car les rejeter d'un site revient à les orienter vers un autre.
En  revanche, avoir une vision globale, au niveau mondial, de l'ensemble des processus énergétiques est devenu un impératif politique. Il ne peut être traité de manière égocentrée au niveau d'une commune.